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Le DG de la chaîne 4 bientôt jugé pour harcèlements : «Toi aussi tu vas écarter les cuisses...»

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Message  fatima Lun 11 Juin - 17:29

Le DG de la chaîne 4 bientôt jugé pour harcèlements : «Toi aussi tu vas écarter les cuisses...»



Lundi, 11 Juin 2012, 09:58 | Enquête : Mehdi Benslimane et Amel Bouzidi
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Le DG de la chaîne 4 bientôt jugé pour harcèlements : «Toi aussi tu vas écarter les cuisses...» 65e37470-aa67-11e1-ade3-3e0f7ef6beb3-493x328Le directeur a les mains baladeuses. Il aime peloter les journalistes, faire des réflexions salaces, claquer des « bises » aux filles et faire des propositions indécentes, menacer avec des propos crus du genre « toi aussi tu va écarter les cuisses ». Le directeur propose aux femmes de les mettre dans son lit et quand elles lui résistent ou refusent, il les sanctionne en le mettant au placard. Ce manège aura duré presque deux ans, de 2009 à 2011, avant que les victimes ne décident de briser l’omerta pour s’en remettre, d’abord à la presse, puis à la justice.




Lorsque le procureur près le tribunal de Sidi Mhamed, à Alger, reçoit le 11 août 2011 la plainte pour « harcèlements sexuels » déposée 8 jours plutôt par trois journalistes de la chaîne 4 contre leur directeur, il décide présentement de refiler la patate chaude au procureur général (PG) de la Cour d’Alger. Ce dossier là sent le soufre.

Trois femmes journalistes qui déposent plainte contre le directeur général d’une chaîne qui appartient au groupe de la télévision publique, vieux monsieur de 76 ans, un des piliers de la radio et de la télévision algérienne et qui affiche sa proximité vraie ou prétendue avec le chef de l’Etat et sa famille, ce dossier sent plus que le souffre.



C’est de la nitroglycérine à manipuler avec une extrême délicatesse.

Dossier sulfureux

L’homme au centre de ce dossier sulfureux est Said Lamrani. Un sacré personnage, ce M. Lamrani.

Aujourd’hui âgé de 76 ans, 50 ans de carrière à la radio, il fut directeur de la chaîne 2, radio kabyle, pendant plusieurs décennies avant d’être nommé par décret en mars 2009 directeur de la chaîne 4, la télévision amazigh (berbère).

En plus de cette exceptionnelle carrière débutée en 1951, M. Lamrani est un puissant. Du moins, prétend-t-il. Il se prévaut de la proximité et de la protection du chef de l’Etat, de sa famille et de son entourage. Son ex-épouse serait originaire de Tlemcen, le fief du président et il aurait fait la connaissance de celui-ci dans les années 1970 lors d'un concert de Samy El Djazairi.

Vrai ou faux, ses allégations lui valent d’être indéboulonnable, intouchable.

Intouchable


Intouchable, il l’était pendant très longtemps. Durant ces décennies où il officiait comme directeur de la radio kabyle, l’homme aurait attenté à la réputation des femmes journalistes qui y travaillaient. Mais à l’époque, personne n’osa lui tenir tête. Sauf Sonia Aït Ahmed, ancienne animatrice à la chaîne II.

Sonia a déposé en novembre 1995 une plainte au tribunal d’Algercontre M. Lamrani pour harcèlement moral et sexuel. Mais l’affaire a vite été étouffée non sans conséquences pour la journaliste. « Il m’a envoyé deux jeunes femmes de main pour me tabasser, témoigne-t-elle dans El Watan en 2011. Je m’en suis sortie avec 21 jours d’incapacité de travail pour coups et blessures. L’affaire ayant été vite étouffée, j’ai préféré quitter mon travail que de l’avoir comme responsable. »

Intouchable encore M.Lamrani ?

Enquête préliminaire


Pas pour le PG de la Cour d’Alger qui demande ce mois d'août 2011 l’ouverture d’une enquête préliminaire suite à cette plainte déposée le 3 août par maitre Youcef Dilem, l’avocat des trois plaignantes.

Le 27 août 2011, le dossier atterrit donc au commissariat de Cavignac, à Alger, au service de la police judiciaire. Trois plaignantes et 4 témoins dont nous ne révélerons pas les noms pour protéger leur anonymat seront auditionnés par les policiers dans le courant du mois de septembre 2011. D’autres employées de la chaîne 4 n’ont pas souhaité se constituer partie civile bien qu’elles affirment être victimes de pratiques présumées de ce directeur.

Occupant des responsabilités au sein de la chaîne amazigh, âgées entre 30 et 40 ans, l’une mariée, l’autre divorcée et la troisième célibataire, les trois plaignantes décriront aux policiers, puis plus tard au juge d’instruction, par le menu détail les assauts du directeur, les harcèlements, les propositions, les brimades…

« Elles ont écarté les cuisses sauf toi.»

Nacera* explique que le directeur adore fait les bises à tout le monde, de la femme de ménage jusqu’aux journalistes. Un jour, raconte-t-elle, une journaliste refuse de faire la bise au directeur, elle est aussitôt mise à l’écart. Parfois, il vise directement les lèvres, précise Nacera.

Depuis que Nacera a exprimé son mécontentement à l’égard du comportement de son directeur, celui-ci a redoublé ses assauts. Nacera raconte encore ces propos que lui aurait tenus le DG un jour qu’elle a repoussé, une fois de plus, ses avances : « Elles ont écarté les cuisses sauf toi. Tu te prends pour qui ? Tôt ou tard, je vais t’avoir…»

Nacera racontera encore comment se comporte le directeur lors des réunions de rédaction. Devant les collègues de sexe masculin éberlués, M.Lamrani passe ses mains partout, palpe les avant-bras, sent les cheveux des femmes, effleure les poitrines, les hanches, embrasse les nuques. Il a toujours un mot salace, dit-elle, un propos déplacé, une phrase équivoque. « Ton mari a de la chance... », peut-il souffler dans l’oreille d’une journaliste.

Nacera déclare encore que le directeur convoque souvent les journalistes femmes dans son bureau non pour des motifs professionnels, mais pour évoquer des conversations passionnelles, des histoires de coucheries. Même les remises de fiche de paie du personnel se font dans le bureau du DG, de main à main, et non par courrier.

Fiches de paie remise de main à main


Djamila est l’autre plaignante qui a déposé devant les policiers de Cavignac. Un jour, dit-elle, elle sollicite une entrevue avec le directeur pour intervenir en faveur d’une employée qui s’estime brimée par la direction. Dans le bureau, l’échange est bref mais vif. « Moi je peux régler son problème, répond le directeur. Mais tu dois comprendre qu’il faut une contrepartie à ce service ».

Djamila explique à son supérieur qu’elle ne comprend pas le sous-entendu, la nature de la contrepartie. « On couche ensemble », répondra-t-il. Djamila quittera le bureau en pleurs.

Saadia est mère de deux enfants, son père avait été assassiné par des terroristes durant les années 1990. Aux policiers qui l’auditionnent ce 22 septembre 2011, elle explique qu’elle travaille dur pour élever ses enfants, qu’elle considère son directeur, de 35 ans son ainé, comme son paternel. Mais des agissements de ce « paternel », elle a trop enduré, plus que nécessaire.

« Pourquoi ? Parce que toi tu es mieux que les autres ?! »

Ce paternel là, il la force à lui faire la bise tous les jours et Saadia accepte de peur d’être écartée, blacklistée, virée. Un jour, affirme-t-elle, cet homme l’a enlacée puis forcée à avoir des rapports sexuels avec lui. Mais Saadia l’a repoussée et s’est plainte auprès de sa responsable hiérarchique. Quand celle-ci demande des explications au directeur, celui-ci répond, sûr de lui, sûr de sa puissance, sur de son bon-vouloir : « Pourquoi ? Parce que toi tu es mieux que les autres ?! »

C'est que les témoignages des trois plaignantes sont corroborés par ceux des 4 témoins qui seront entendus par les agents de la police judiciaire ainsi que par le juge d’instruction.

Lyas n’a pas hésité à déposer pour témoigner de l’enfer vécu au quotidien par ses collègues femmes.

Penchant pour les femmes


« Le directeur a dépassé toutes les limites et porté atteinte à toutes les valeurs, avance Lyas devant les policiers. Son comportement est inconvenable. Son penchant pour les femmes, cet homme le pratique au quotidien. Matin et soir, il harcèle les journalistes. »

Lyas confirmera que le DG s’adonne à des attouchements sur des « parties sensibles » lors des réunions hebdomadiers de la rédaction, que les journalistes qui refusent de coucher sont victimes de brimades, de chantage, de mises au placard.

Ce témoin racontera que les journalistes ont déposé de nombreux recours et émis des protestations contre le directeur de la chaîne 4, néanmoins toutes leurs doléances sont restées sans suite. Une enquête avait même été ouverte par le ministère de la Communication en juillet 2011 pour investiguer sur les accusations proférées à l’encontre de M. Lamrani. Mais là encore ces conclusions n’ont pas été rendues public.

Le directeur nie en bloc


Harcèlements ? Avances ? Attouchements ? Proposition indécentes ? Brimades ? Pour le directeur de la chaîne 4, tout ceci relève d’un tissu de mensonges, des allégations sans fondement, un complot contre sa personne, des assertions émanant de personnes qui n’ont pas leurs places dans cette télévision qu’il dirige depuis plus de deux ans.

Devant les agents de la police judiciaire qui l’auditionnent en septembre 2011, Said Lamrani nie tout en bloc. Ou presque.

Pour lui, ce sont plutôt les journalistes et les employées de la maison qui lui font des propositions indécentes. S’il reconnait que la plupart des journalistes se rapprochent de lui pour lui faire la bise, il précisera que cela rentre dans le cadre des échanges de salutations entre gens bien élevés.

Tout de même. Trois femmes qui l’accusent, avec des faits précis, de harcèlements sexuels, ce n’est pas l’effet d’un hasard. Ces accusations, M. Lamrani les mettra sur le compte d’un complot visant à l’abattre, d’une capable visant à nuire à sa réputation, voire sur le compte d’actes de vengeance de la part d’employées qui admettent mal ses décisions.

Deux mois à un an de prison


Il explique, par exemple, avoir relevé de ses fonctions une des plaignantes en raison de son « manque de rendement », sur instruction du directeur général de la télévision lequel réclamait une « amélioration » de la qualité du travail des journalistes.

Bref, c’est la parole de l’un contre celles des autres. Paroles contre paroles.


Le procès est programmé le 24 juin prochain. Poursuivi pour « harcèlement sexuels » sur la base de l’article 341 bis du code pénal, le directeur risque un emprisonnement de deux (2) mois à un (1) an et d'une amende de cinquante mille (50.000) DA à cent mille (100.000) DA.


* Tous les prénoms des plaignantes et du témoin ont été modifiés.

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Trois questions à Dilem Youcef, avocat des trois plaignantes

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Le DG de la chaîne 4 bientôt jugé pour harcèlements : «Toi aussi tu vas écarter les cuisses...» 408961_315652168481573_887317705_n

DNA: Pourquoi les journalistes ont-elles décidé de porter plainte contre le directeur de la chaîne 4 ?

Dilem Youcef : Pourquoi pas !!!

Vous êtes réputé être un avocat spécialisé dans la défense des droits des journalistes. Est-ce que ces pratiques de harcèlements sont spécifiques à la télévision ?

Je fais du droit tout court. Ceci ditn mon engagement reste entre autres, sans équivoque, celui d'assurer aux journalistes les garanties que leur offre la loi républicaine. Ces pratiques de harcèlements sexuels, hélas, se sont généralisées dans la presse.

Le procès qui se tiendra le 24 juin prochain est inédit dans les annales de la presse algérienne. Pensez-vous que celui-ci puisse permettre de casser un tabou ?

Après avoir longuement discuté avec mes clientes, elles expriment leur désarroi avant tout, elles ont le mérite de le faire. Reste à toutes les victimes de le combattre.



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>> Lire également


Des journalistes accusent le directeur de la chaîne 4 de harcèlements sexuels : L'enfer à huis clos


Harcèlements sexuels présumés : Des journalistes trainent en justice le directeur de la chaîne 4


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Message  fatima Lun 11 Juin - 17:29

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