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UN NOUVEAU ROMAN DE YAHIA BELASKRI Oran l'andalouse

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UN NOUVEAU ROMAN DE YAHIA BELASKRI Oran l'andalouse Empty UN NOUVEAU ROMAN DE YAHIA BELASKRI Oran l'andalouse

Message  Zhafit Dim 10 Juin - 9:52

Lorsqu'en mars 1939, Le Republica débarque au port d'Oran, Paco, alias Enrique Semitier, espion en fuite au service de la République espagnole, ne sait pas encore quel rôle cette ville allait jouer dans son existence.
Une longue nuit d'absence, le troisième roman de Yahia Belaskri, est autant l'odyssée d'un homme «estropié de l'histoire», pris dans les rets de toutes les guerres, que la chronique d'une ville, celle d'Oran, l'andalouse. L'intrigue se noue autour de la guerre civile espagnole. Paco, «enfant de la misère andalouse», rejoint «los ninos de la noche» — les enfants de la nuit —, un groupe de jeunes combattants contre les forces franquistes. La guerre est rendue à la manière d'un reportage. En direct. Les images pêle-mêle s'enchevêtrent. Fuite, cadavres, tortures, Paco court sous les bombes. Les séquences alternent combats en terre espagnole et vie dans les camps de travail où seront déportés les étrangers quelques années plus tard, entre les monts de l'Ouarsenis et le désert. Le décret Daladier de 1938 a restreint sur tout le territoire français le droit d'asile, et les «combattants de la liberté» républicains réfugiés en Algérie sont traités «à l'égal des animaux, parqués, surveillés». Dans ces camps, la vie est un autre supplice : tempête de sable, chaleur torride, serpents, scorpions, sévices, humiliations... Paco s'en échappe pour vivre la clandestinité dans cette ville d'Oran devenue son alliée. Ville cosmopolite qu'il apprivoise et adopte. Ville cloisonnée aux quartiers bien délimités entre les différentes communautés. Paco se lie avec Néhari, un fils de nomades, qui lui révèle le vrai visage du colonialisme, et l'injuste condition du colonisé : «Nous nous sommes battus pour la France, maintenant il faut qu'elle (...) nous rende ce qu'on lui a donné.» Mais aussi avec Duong le Vietnamien, autre victime du colonialisme, et Schlomo le vieux juif, persécuté par la loi du 2 juin 1941 qui consacre l'antisémitisme. Nouvelle vie, nouvelle guerre, celle de 39-45. Entré au Parti communiste, Paco sera recruté par les Américains pour des missions en Espagne en prévision d'un débarquement des alliés. La fin de la Seconde Guerre mondiale consacre un retour à la vie normale. La vie oranaise avec les fêtes collectives, les tournées d'anisette entre copains, la ronda, les dominos, les corridas, les matchs de catch et les sorties du dimanche en famille. Puis la guerre à nouveau. En écho d'abord, puis plus proche jusqu'à ce que la ville soit à son tour saisie de folie meurtrière. Attentats, expéditions punitives, scènes de lynchage, des images qui rappellent à Paco la guerre civile en Espagne. Le Parti communiste espagnol décide de s'armer pour se défendre contre l'OAS. Mais lorsque Paco, devenu activiste du gang des 203, chargé d'éliminer les membres de l'Organisation de l'armée secrète, est approché par le FLN, il oppose la ligne du Parti : «C'est votre combat, l'indépendance, et nous vous soutenons, mais je ne peux vous rejoindre.» Les premiers temps de l'indépendance ne ramènent pas la paix. Vengeance, kidnappings, disparitions : «L’enfer est oranais.» Mais Paco rêve. Faire de l'Algérie un paradis. Et ce paradis, Paco, Néhari et leurs amis décident de le construire ensemble. L'utopie s'achève en 1970, lorsque Paco, déçu, quitte Oran pour s'installer en Corse. L'histoire des républicains espagnols en terre d'Algérie est rarement abordée. Elle a pourtant bien des choses à nous apprendre sur notre propre histoire qui est aussi celle d'une fraternité. La vie, la mort, la guerre. Ces interrogations ontologiques que Yahia Belaskri ne cesse d'évoquer à travers ses romans ancrent sa création dans l'universel. Contrairement aux précédents ouvrages ( Le bus dans la ville», 2008, Si tu cherches la pluie, elle vient d'en haut, 2010, chez Vents d'ailleurs), les lieux ici ne sont plus anonymes, mais clairement désignés : l'Algérie, Oran, l'Espagne. La pluie a cessé, l'horizon s'est éclairé, et c'est une terre devenue hospitalière qui recevra l'homme apaisé.
Marie-Joëlle Rupp
Une longue nuit d'absence, Yahia Belaskri, 2012, Vents d'ailleurs

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Message  Zhafit Dim 10 Juin - 9:53

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