Plusieurs séismes ressentis dans plusieurs localités du pays: «Activité habituelle», selon le CRAAG

L’Algérie enregistre une moyenne de 60 à 70 secousses telluriques par mois. La magnitude de ces secousses reste le plus souvent
inférieure à 3 sur l’échelle de Richter.

Oran, mercredi, 4.2. Aokas, mardi, 2.6. Mila, mardi, 2.9. Pourtant, contrairement aux croyances populaires, cet «emballement» sismique n’a rien d’exceptionnel. Et il n’augure pas d’un séisme majeur. «Cette activité est tout à fait habituelle. L’Algérie enregistre une moyenne de 60 à 70 secousses telluriques par mois», affirme le Dr Hamou Djellit, responsable du département études et surveillance sismologique au Craag.

Seulement, cette activité sismique passe inaperçue, la magnitude de ces secousses reste le plus souvent inférieure à 3 sur l’échelle de Richter, et ces dernières ne sont pas ressenties par les populations locales. «Lorsque les séismes dépassent la magnitude de 3, cela se passe souvent dans des zones isolées et désertiques», explique M. Djellit. De temps à autre, des «pics» d’activité sont enregistrés, avec une succession de secousses telluriques d’une magnitude de plus de 4 sur l’échelle de Richter. «Il y a plusieurs facteurs géodynamiques et autres qui entraînent ces épisodes», poursuit M. Djellit. Et il semblerait même, selon l’expert, qu’il soit préférable que l’activité sismique soit ainsi continue et permanente, «effective tout le temps, avec une courbe en dents de scie, qui sont des secousses modérées.»

Car une activité saccadée, avec des moments plus ou moins longs de «silence» de l’énergie qui est emmagasinée dans la croûte terrestre, permet aux failles actives de se charger «dangereusement et à l’énergie d’être relâchée en une fois», avance-t-il. «Le risque zéro n’existe évidemment pas, et en la matière il est évidemment impossible de prédire, pour sûr, un séisme», ajoute-t-il. L’Algérie se situe sur une plaque tectonique, la plaque Afrique-Europe en l’occurrence, relativement homogène, qui connaît un déplacement modéré : 0.8 centimètre par an.

Les séismes majeurs qui ravagent le reste du globe, comme au Japon, ou encore au Mexique, ont-ils un impact sur l’activité sismique en Algérie ? «Dans l’absolu, la Terre est évidemment une. Seulement, l’Algérie dépend de paramètres géodynamiques complètement différents, et les structures géologiques ne sont pas les mêmes. Il n’y a donc aucun impact direct sur l’activité sismique locale», affirme le sismologue. «La faille qui a provoqué le séisme au Japon, l’année dernière, s’étend sur plus de 1000 kilomètres. La plus grande faille connue en Algérie est la faille d’El Asnam, qui mesure 60 kilomètres», conclut-il.

Ghania Lassal

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A'taghout al marikani mas'oul a33ala hadhi al a33mal achaitanya.