Abdelaziz Djerad, politologue: « Je ne pense pas que le péril théocratique s’installera au Maghreb »
Page 1 sur 1
Abdelaziz Djerad, politologue: « Je ne pense pas que le péril théocratique s’installera au Maghreb »
« Il n’y aura pas d’Etat théocratique en Tunisie. Nos élites au Maghreb confondent un certain nombre de choses. Je ne pense pas non plus que la Libye ira vers un Etat théocratique. Il y aura peut être une connotation plus musulmane qu’ailleurs. Je ne pense pas que le péril théocratique s’installera au Maghreb », a déclaré ce mardi 25 octobre, Abdelaziz Djerad, politologue et ancien secrétaire général du ministère algérien des Affaires étrangères, sur les ondes de la chaîne III de la radio nationale. Il était invité pour livrer son analyse après les élections en Tunisie remportées partiellement par le mouvement Ennahda et les déclarations de Mustapha Abdeljalil, président du Conseil national de transition libyen, sur la révision des lois contraires à la doctrine musulmane.
Djerad a qualifié ces déclarations de malheureuses. « Il faudrait laisser le peuple libyen s’exprimer et ne pas l’engager sur des voies arbitraires. La phase la plus difficile est la reconstruction et la réconciliation entre les Libyens. Et surtout, préparer une Libye fondée sur les principes de la démocratie et de la liberté », a-t-il dit, soulignant que Mustapha Abdeljalil a rectifié ses propos. Dans une conférence de presse, animée lundi 24 octobre à Benghazi, le président du CNT a déclaré que le peuple libyen est musulman modéré.
« Il n’y a aucune contradiction entre l’islam et la démocratie. D’une manière civilisée et politique, la Tunisie fait des grands pas vers la stabilité politique et vers un régime démocratique. Ennahda, selon son programme, prône un islam modéré, un islam qui accepte l’autre. Il s’agit, pour nous tous, si l’on croit à la démocratie, d’accepter le résultat des urnes », a-t-il souligné. Il a exprimé son désaccord avec les lectures alarmistes occidentales et celles de certains journaux algériens évoquant « le péril islamiste en Tunisie ». « Ce n’est pas sérieux ! Le peuple tunisien s’est exprimé. C’est une expérience qu’il faut suivre de près. De toute façon, les gens pensent aux années 1990 chez nous. Le contexte historique est différent et le contexte tunisien est différent aussi. Le programme d’Ennahda est différent de celui du parti dissous en Algérie», a-t-il analysé.
Il a soutenu l'idée d'un travail en profondeur dans les sociétés maghrébines pour éviter des dérives fondamentalistes. «L’expérience tunisienne est un laboratoire pour nous tous. Ce qui va se passer en Égypte est extrêmement important avec les frères musulmans. D’autre part, il y a une tendance internationale qui accepte que les islamistes jouent un rôle sur le plan politique mais avec d’autres forces patriotiques et démocratiques. On ne peut pas négliger des forces qui ont une expression dans la réalité sociale et culturelle dans les pays arabo-musulmans », a-t-il relevé. Il a observé que les régimes totalitaires ont utilisé le spectre de l’islamisme pour s’installer durablement dans les pouvoirs. « Cela a été très dur pour les peuples qui ont subi les Ben Ali, Moubarak, El Kadhafi, etc. Cela a permis aussi aux islamistes de se victimiser », a-t-il noté. Selon lui, le modèle turc, qui a son histoire, peut être intéressant à condition qu’il soit adapté aux réalités du monde arabe.
Revenant aux relations futures entre l’Algérie et la Libye après la destruction de la dictature de Mouamar Kadhafi, Abdelaziz Djerad a plaidé pour les retrouvailles entre les deux pays voisins. «La Libye partage 900 km de frontières avec l’Algérie. C’est une profondeur stratégique de l’Algérie. Nous sommes une profondeur stratégique pour les Libyens aussi. Le peuple libyen nous est très proche. Il ne faut pas oublier que pendant la guerre de libération nationale, le peule libyen a été le premier à soutenir la révolution algérienne. Les premières armes entrées en Algérie pendant la guerre de libération sont venues de Libye. Des femmes libyennes ont enlevé leurs bijoux pour les donner à la révolution algérienne », a-t-il dit. Il a estimé que l’espace maghrébin doit être revu pour aller vers une stabilité de cette région.
http://www.tsa-algerie.com/divers/je-ne-pense-pas-que-le-peril-theocratique-s-installera-au-maghreb_17910.html
Djerad a qualifié ces déclarations de malheureuses. « Il faudrait laisser le peuple libyen s’exprimer et ne pas l’engager sur des voies arbitraires. La phase la plus difficile est la reconstruction et la réconciliation entre les Libyens. Et surtout, préparer une Libye fondée sur les principes de la démocratie et de la liberté », a-t-il dit, soulignant que Mustapha Abdeljalil a rectifié ses propos. Dans une conférence de presse, animée lundi 24 octobre à Benghazi, le président du CNT a déclaré que le peuple libyen est musulman modéré.
« Il n’y a aucune contradiction entre l’islam et la démocratie. D’une manière civilisée et politique, la Tunisie fait des grands pas vers la stabilité politique et vers un régime démocratique. Ennahda, selon son programme, prône un islam modéré, un islam qui accepte l’autre. Il s’agit, pour nous tous, si l’on croit à la démocratie, d’accepter le résultat des urnes », a-t-il souligné. Il a exprimé son désaccord avec les lectures alarmistes occidentales et celles de certains journaux algériens évoquant « le péril islamiste en Tunisie ». « Ce n’est pas sérieux ! Le peuple tunisien s’est exprimé. C’est une expérience qu’il faut suivre de près. De toute façon, les gens pensent aux années 1990 chez nous. Le contexte historique est différent et le contexte tunisien est différent aussi. Le programme d’Ennahda est différent de celui du parti dissous en Algérie», a-t-il analysé.
Il a soutenu l'idée d'un travail en profondeur dans les sociétés maghrébines pour éviter des dérives fondamentalistes. «L’expérience tunisienne est un laboratoire pour nous tous. Ce qui va se passer en Égypte est extrêmement important avec les frères musulmans. D’autre part, il y a une tendance internationale qui accepte que les islamistes jouent un rôle sur le plan politique mais avec d’autres forces patriotiques et démocratiques. On ne peut pas négliger des forces qui ont une expression dans la réalité sociale et culturelle dans les pays arabo-musulmans », a-t-il relevé. Il a observé que les régimes totalitaires ont utilisé le spectre de l’islamisme pour s’installer durablement dans les pouvoirs. « Cela a été très dur pour les peuples qui ont subi les Ben Ali, Moubarak, El Kadhafi, etc. Cela a permis aussi aux islamistes de se victimiser », a-t-il noté. Selon lui, le modèle turc, qui a son histoire, peut être intéressant à condition qu’il soit adapté aux réalités du monde arabe.
Revenant aux relations futures entre l’Algérie et la Libye après la destruction de la dictature de Mouamar Kadhafi, Abdelaziz Djerad a plaidé pour les retrouvailles entre les deux pays voisins. «La Libye partage 900 km de frontières avec l’Algérie. C’est une profondeur stratégique de l’Algérie. Nous sommes une profondeur stratégique pour les Libyens aussi. Le peuple libyen nous est très proche. Il ne faut pas oublier que pendant la guerre de libération nationale, le peule libyen a été le premier à soutenir la révolution algérienne. Les premières armes entrées en Algérie pendant la guerre de libération sont venues de Libye. Des femmes libyennes ont enlevé leurs bijoux pour les donner à la révolution algérienne », a-t-il dit. Il a estimé que l’espace maghrébin doit être revu pour aller vers une stabilité de cette région.
http://www.tsa-algerie.com/divers/je-ne-pense-pas-que-le-peril-theocratique-s-installera-au-maghreb_17910.html
Zhafit- Admin
- Nombre de messages : 13508
Date d'inscription : 26/04/2008
Sujets similaires
» "La paix s'installera ici le jour où les Arabes aimeront leurs enfants plus fort qu'ils ne nous haïssent."
» M. Grim un politologue au service du sérail
» Entretien avec le politologue Mohamed Chafik Mesbah
» Luis Martinez. Chercheur et politologue, spécialiste de l’Algérie
» aimer Aokas est-il un acte racial?
» M. Grim un politologue au service du sérail
» Entretien avec le politologue Mohamed Chafik Mesbah
» Luis Martinez. Chercheur et politologue, spécialiste de l’Algérie
» aimer Aokas est-il un acte racial?
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum