Bgayet L’activité ne fait plus recette: Faut-il fermer les librairies ?
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Bgayet L’activité ne fait plus recette: Faut-il fermer les librairies ?
Bgayet L’activité ne fait plus recette
Faut-il fermer les librairies ?
Par N. Maouche
«L’idée de tout plaquer au sol et d’investir dans un autre créneau commercial, comme la restauration ou l’habillement, me torture depuis un certain temps les méninges», lâche sur une pointe de dépit Youcef, un libraire installé dans la ville d’Akbou. Cette boutade est partagée par d’autres libraires, qui sont manifestement toujours plus nombreux à entrevoir d’emboîter le pas à des collègues qui ont vite fait de franchir le Rubicon. «Troquer son registre de commerce de libraire contre celui de fast-food est une pratique en vogue, car c’est tellement plus rentable de s’occuper de la panse que de l’esprit», dira, sarcastique, un autre libraire de Tazmalt. Pourtant, dans le local spacieux de ce dernier, il y a foule devant les présentoirs en rotin et bois vernis, lestés de tas d’ouvrages. «Détrempez-vous. La plupart de ces gens ne font que déambuler dans le magasin en feuilletant quelques ouvrages avant de repartir. Les achats sont plutôt timides et concernent surtout le livre parascolaire», tempère notre libraire. De l’aveu de notre interlocuteur, les livres de bande dessinée, les contes pour enfants et les manuels de l’estomac que sont les livres de cuisine, font également recette mais dans une moindre mesure. Quant aux ouvrages de littérature, c’est invariablement «la mévente» qui est déclinée dans la bouche de tous nos interlocuteurs. «Avec des prix exorbitants oscillant entre 600 et 800 Da, en fonction du volume et de l’édition, le roman vend chèrement sa peau. Il ne faut pas s’étonner, dans pareilles conditions qu’il trouve difficilement preneur, étant donné que les gens ont d’autres chats à fouetter avec la cherté de la vie et la dégringolade de leur pouvoir d’achat», explique Kader, qui tient échoppe à El Kseur. En effet, ils sont nombreux à relever que si le livre est à ce point boudé, c’est parce que les gens, notamment la frange juvénile, lisent de moins en moins. Rien ne les motive à le faire. Les prix affichés sont tout simplement rédhibitoires. Les bouquinistes ont déserté l’espace public et les bibliothèques ont fermé. Voilà l’insoutenable équation ! Même les inconditionnels du bouquin ont dû se faire une raison et céder à la déferlante du livre parascolaire, qui semble être à la portée de toutes les bourses. «Il y a des parents, très soucieux de l’avenir scolaire de leur progéniture, qui sont prêts à casser leur tirelire. Parfois, ils achètent sans même se renseigner sur les prix. Ce qui est loin d’être le cas pour les ouvrages de littérature ou d’histoire par exemple», affirme un libraire de Sidi Aïch. D’aucuns n’hésitent pas, sous cette enseigne «fourre-tout» de librairie, à faire additivement commerce de tabac, de cosmétiques et autres confiseries. «C’est la seule alternative pour compenser l’énorme manque à gagner accusé en matière de vente de bouquins, un réflexe de survie en somme», argumente un libraire d’Ighzer Amokrane. Un ex-éducateur fraîchement reconverti dans le monde de l’édition, estime pour sa part que «l’Etat doit faire de la promotion du livre l’un de ses credos et l’école doit avoir, entre autres missions, d’inculquer à l’enfant scolarisé la culture de la lecture». «Autrement, avertit-il, on court fatalement à la catastrophe».
N. Maouche
http://www.depechedekabylie.com/kabylie/bgayet/97709-faut-il-fermer-les-librairies.html
Faut-il fermer les librairies ?
Par N. Maouche
«L’idée de tout plaquer au sol et d’investir dans un autre créneau commercial, comme la restauration ou l’habillement, me torture depuis un certain temps les méninges», lâche sur une pointe de dépit Youcef, un libraire installé dans la ville d’Akbou. Cette boutade est partagée par d’autres libraires, qui sont manifestement toujours plus nombreux à entrevoir d’emboîter le pas à des collègues qui ont vite fait de franchir le Rubicon. «Troquer son registre de commerce de libraire contre celui de fast-food est une pratique en vogue, car c’est tellement plus rentable de s’occuper de la panse que de l’esprit», dira, sarcastique, un autre libraire de Tazmalt. Pourtant, dans le local spacieux de ce dernier, il y a foule devant les présentoirs en rotin et bois vernis, lestés de tas d’ouvrages. «Détrempez-vous. La plupart de ces gens ne font que déambuler dans le magasin en feuilletant quelques ouvrages avant de repartir. Les achats sont plutôt timides et concernent surtout le livre parascolaire», tempère notre libraire. De l’aveu de notre interlocuteur, les livres de bande dessinée, les contes pour enfants et les manuels de l’estomac que sont les livres de cuisine, font également recette mais dans une moindre mesure. Quant aux ouvrages de littérature, c’est invariablement «la mévente» qui est déclinée dans la bouche de tous nos interlocuteurs. «Avec des prix exorbitants oscillant entre 600 et 800 Da, en fonction du volume et de l’édition, le roman vend chèrement sa peau. Il ne faut pas s’étonner, dans pareilles conditions qu’il trouve difficilement preneur, étant donné que les gens ont d’autres chats à fouetter avec la cherté de la vie et la dégringolade de leur pouvoir d’achat», explique Kader, qui tient échoppe à El Kseur. En effet, ils sont nombreux à relever que si le livre est à ce point boudé, c’est parce que les gens, notamment la frange juvénile, lisent de moins en moins. Rien ne les motive à le faire. Les prix affichés sont tout simplement rédhibitoires. Les bouquinistes ont déserté l’espace public et les bibliothèques ont fermé. Voilà l’insoutenable équation ! Même les inconditionnels du bouquin ont dû se faire une raison et céder à la déferlante du livre parascolaire, qui semble être à la portée de toutes les bourses. «Il y a des parents, très soucieux de l’avenir scolaire de leur progéniture, qui sont prêts à casser leur tirelire. Parfois, ils achètent sans même se renseigner sur les prix. Ce qui est loin d’être le cas pour les ouvrages de littérature ou d’histoire par exemple», affirme un libraire de Sidi Aïch. D’aucuns n’hésitent pas, sous cette enseigne «fourre-tout» de librairie, à faire additivement commerce de tabac, de cosmétiques et autres confiseries. «C’est la seule alternative pour compenser l’énorme manque à gagner accusé en matière de vente de bouquins, un réflexe de survie en somme», argumente un libraire d’Ighzer Amokrane. Un ex-éducateur fraîchement reconverti dans le monde de l’édition, estime pour sa part que «l’Etat doit faire de la promotion du livre l’un de ses credos et l’école doit avoir, entre autres missions, d’inculquer à l’enfant scolarisé la culture de la lecture». «Autrement, avertit-il, on court fatalement à la catastrophe».
N. Maouche
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