Ferhat Abbas: etxraits de sa lettre de démission.
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Ferhat Abbas: etxraits de sa lettre de démission.
Ferhat Abbas: etxraits de sa lettre de démission.
Ferhat Abbas
Le régime présidentiel et le pouvoir personnel
La concentration des pouvoirs entre les mêmes mains relève d’une
autre forme de délire. Le projet de Constitution fait du président de la
République, en même temps que le chef de l’État, le chef du gouvernement
et le chef du Parti.
Pratiquement il n’y a plus de démocratie. L’Assemblée est sous la
dépendance d’un homme qui nomme les ministres et qui, par le truchement
du Parti, choisit les membres de l’Assemblée nationale, après avoir été choisi
lui-même par le Parti.
Le dialogue entre le législatif et l’exécutif, si fructueux pour le pays,
devient un simple monologue. Le peuple est absent et n’est pas représenté.
Ses représentants sont de simples figurants.
« La révolution se fait par le peuple et pour le peuple. Elle n’est ni
l’œuvre d’une seule personne, ni celle d’un seul individu. Elle se fera par le
peuple et pour l’intérêt de tout le peuple » (sic)
Ce slogan officiel, affiché sur nos murs et repris par la radio, est une
contrevérité. Il masque la réalité.
Quant à notre jeunesse, elle sera condamnée à ne plus penser. Le
régime fabriquera des robots, des opportunistes et des courtisans. Assurer le
pain au peuple est, certes, un objectif primordial. Lui assurer cet autre pain
qu’est la liberté de pensées et d’expression est également un bien précieux.
La jeunesse algérienne en sera privée.
La nature même des pouvoirs multiples exercés par un seul homme
aura pour conséquence inévitable le culte de la personnalité. Et celui qui
n’applaudira pas « inconditionnellement » le « Maître » sera considéré
comme un mauvais citoyen.
L’équilibre des pouvoirs n’existe pas. Aucun recours contre les abus
d’autorité n’est prévu. Il y a bien une disposition du projet de la Constitution
qui prévoit que l’Assemblée nationale peut voter une motion de censure et
renverser le chef de l’État.
Cette disposition est un non-sens. D’abord il n’est pas souhaitable
qu’un chef d’État soit renversé. Il laisserait un vide redoutable. Ensuite et
surtout, n’ayant pas été investi par l’Assemblée, cette dernière ne peut le
renverser. Cette disposition est donc de pure forme. Elle est une simple
clause de style.
Nous jouons à « pile ou face » le sort du pays. Si le chef d’État est un
homme sage, modeste et clairvoyant, nos libertés seront sauvegardées. S’il a
l’étoffe d’un Batista, le pays vivra sous la terreur. Pourquoi donc nous placer,
délibérément, dans cette dangereuse alternative ?
Autre inconvénient d’un tel régime : aucun Algérien ne peut, à lui seul,
porter, à bout de bras, l’Algérie. Le fardeau est trop lourd. Il arrivera que le
chef de l’État, qui est en même temps chef de gouvernement, ne pourra tout
faire. Il se déchargera fatalement sur son entourage d’une partie de ses
responsabilités. Des hommes non mandatés par le peuple, souvent des
étrangers au pays, deviendront ainsi ses véritables dirigeants. Ils ne
manqueront pas d’expérimenter, au détriment de l’intérêt national, les
théories les plus fantaisistes.
Un tel régime finira par engendrer des activités subversives, des coups
d’État et des complots. A vouloir un « régime fort » on ouvre la porte à la
subversion et au désordre.
Un seul régime : la démocratie
Ferhat Abbas
Ferhat Abbas
Le régime présidentiel et le pouvoir personnel
La concentration des pouvoirs entre les mêmes mains relève d’une
autre forme de délire. Le projet de Constitution fait du président de la
République, en même temps que le chef de l’État, le chef du gouvernement
et le chef du Parti.
Pratiquement il n’y a plus de démocratie. L’Assemblée est sous la
dépendance d’un homme qui nomme les ministres et qui, par le truchement
du Parti, choisit les membres de l’Assemblée nationale, après avoir été choisi
lui-même par le Parti.
Le dialogue entre le législatif et l’exécutif, si fructueux pour le pays,
devient un simple monologue. Le peuple est absent et n’est pas représenté.
Ses représentants sont de simples figurants.
« La révolution se fait par le peuple et pour le peuple. Elle n’est ni
l’œuvre d’une seule personne, ni celle d’un seul individu. Elle se fera par le
peuple et pour l’intérêt de tout le peuple » (sic)
Ce slogan officiel, affiché sur nos murs et repris par la radio, est une
contrevérité. Il masque la réalité.
Quant à notre jeunesse, elle sera condamnée à ne plus penser. Le
régime fabriquera des robots, des opportunistes et des courtisans. Assurer le
pain au peuple est, certes, un objectif primordial. Lui assurer cet autre pain
qu’est la liberté de pensées et d’expression est également un bien précieux.
La jeunesse algérienne en sera privée.
La nature même des pouvoirs multiples exercés par un seul homme
aura pour conséquence inévitable le culte de la personnalité. Et celui qui
n’applaudira pas « inconditionnellement » le « Maître » sera considéré
comme un mauvais citoyen.
L’équilibre des pouvoirs n’existe pas. Aucun recours contre les abus
d’autorité n’est prévu. Il y a bien une disposition du projet de la Constitution
qui prévoit que l’Assemblée nationale peut voter une motion de censure et
renverser le chef de l’État.
Cette disposition est un non-sens. D’abord il n’est pas souhaitable
qu’un chef d’État soit renversé. Il laisserait un vide redoutable. Ensuite et
surtout, n’ayant pas été investi par l’Assemblée, cette dernière ne peut le
renverser. Cette disposition est donc de pure forme. Elle est une simple
clause de style.
Nous jouons à « pile ou face » le sort du pays. Si le chef d’État est un
homme sage, modeste et clairvoyant, nos libertés seront sauvegardées. S’il a
l’étoffe d’un Batista, le pays vivra sous la terreur. Pourquoi donc nous placer,
délibérément, dans cette dangereuse alternative ?
Autre inconvénient d’un tel régime : aucun Algérien ne peut, à lui seul,
porter, à bout de bras, l’Algérie. Le fardeau est trop lourd. Il arrivera que le
chef de l’État, qui est en même temps chef de gouvernement, ne pourra tout
faire. Il se déchargera fatalement sur son entourage d’une partie de ses
responsabilités. Des hommes non mandatés par le peuple, souvent des
étrangers au pays, deviendront ainsi ses véritables dirigeants. Ils ne
manqueront pas d’expérimenter, au détriment de l’intérêt national, les
théories les plus fantaisistes.
Un tel régime finira par engendrer des activités subversives, des coups
d’État et des complots. A vouloir un « régime fort » on ouvre la porte à la
subversion et au désordre.
Un seul régime : la démocratie
Ferhat Abbas
laic-aokas- Nombre de messages : 14024
Date d'inscription : 03/06/2011
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