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Kabylie : Le grand malaise

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Message  Zhafit Dim 18 Mai - 12:05

Kabylie : Le grand malaise

Par:
F. A.





le nunéro 2469 de Jeune Afrique du 4 au 10 mai a été interdit de vente en Algérie. Les autorités n'ont pas donné de motifs ou d'explications pour justifier cette interdiction. Dans ce numéro, il y a un reportage sur la Kabylie dont le contenu a visiblement irrité les responsables algériens.



Sentiment d’injustice, marasme économique, terrorisme, banditisme, violences, trafic de drogue... Sept ans après les émeutes qui l’ont mise à feu et à sang, la région semble plus que jamais assise sur une poudrière.
Elle, emmitouflée dans sa robe traditionnelle kabyle, le visage creusé par les rides, les yeux rougis pour avoir trop longtemps pleuré la perte de son enfant, serre le portrait de celui-ci contre son coeur. Lui, le visage également strié par le temps, le corps aussi sec qu’un vieil olivier décharné, a le regard perdu dans le vide. Pour Djohra et Ahcène, comme pour toute la famille Irchène, la vie a suspendu son cours le vendredi 27 avril 2001, à 15 h 30 exactement. Ce jour-là, leur fils Kamel, 27 ans, qui manifeste aux côtés d’une centaine de jeunes devant la gendarmerie d’Azazga, à 35 km à l’est de Tizi-Ouzou, est atteint de deux balles, l’une au thorax, l’autre au bras gauche. Peu de temps avant de succomber à ses blessures, Kamel aura eu le temps d’inscrire avec son propre sang le mot « liberté » sur le mur gris d’un café de la ville. Recouvert de Plexiglas, le graf- fiti est devenu, depuis, le symbole de la révolte qui a embrasé la Kabylie durant le printemps 2001.
La famille Irchène cherche toujours des réponses à ses interrogations. Qui a tué Kamel ? Où peut se trouver son assassin ? Qu’attend la justice pour instruire le dossier qui traîne depuis des années sur le bureau du juge d’inst ruct ion d’Azazga ? « Depuis ce funeste vendredi, nous refusons de fai re not re deuil, soupire son frère Ahmed. Comment voulez- vous que nos coeurs s’apaisent quand on sait que son assassin est libre ? Les autorités nous ont donné de l’argent et même proposé du travail. Ne saventelles pas que seule la justice est en mesure d’atténuer notre douleur ? »
Kabylie : Le grand malaise Kabylie_vielle_dame_0
Zhafit
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Message  Zhafit Dim 18 Mai - 12:06

Mémoire à vif

Sept années après les émeutes qui ont mis la région à feu et à sang, et coûté la vie à 126 personnes, les familles en sont encore à réclamer justice pour leurs morts. À l’exception du meurtrier du jeune Massinissa Guermah, tué le 18 avril 2001 dans les locaux de la gendarmerie de Beni- Douala, aucun autre membre des forces de sécurité mis en cause n’a été inquiété. Bien sûr, certains gendarmes ont été relevés de leurs fonctions, d’autres ont été mutés. Pourtant, assure Belaid Abrika, porte-parole des archs (comités de villes et de villages représentant la population), l’État s’est formellement engagé à faire la lumière sur ces tragiques événements. « Les preuves et les témoins ne manquent pas pour les confondre, précise-t-il. Nous avons formellement identifié une vingtaine de tueurs. Des témoins et des blessés se sont présentés devant le juge d’instruction pour livrer les noms et les signalements des gendarmes qui ont fait feu. Mais, à ce jour, aucune confrontation n’a eu lieu. Pourquoi ? » « C’est le règne de l’arbitraire, répond, en écho, Ahmed Irchène. Notre intime conviction est qu’ils ne veulent pas juger les assassins. » Deuil, impunité, sentiment d’injustice… Sept ans après, les Kabyles ont encore la mémoire à vif. Sur le papier, la crise est pourtant réglée. Officiellement, elle est terminée depuis que les archs et le gouvernement, alors dirigé par Ahmed Ouyahia, ont signé, le 25 janvier 2005, un protocole d’accord aux termes duquel l’État s’engage à satisfaire toutes les revendications de la plate-forme d’El- Kseur, notamment celles portant sur l’officialisation de la langue tamazight, le jugement des auteurs des assassinats, l’indemnisation des familles et l’octroi du statut de martyr aux victimes de la répression. Plus de trois ans après la signature de ce fameux accord, le bilan est maigre.
Kabylie : Le grand malaise Kabylie3_0


De mal en pis
Certes, depuis avril 2002, le tamazight est inscrit comme langue nationale dans la Constitution, mais les autorités continuent de s’opposer fermement à son officialisation. Toutes les familles ont reçu une enveloppe de 2,4 millions de dinars (DA, environ 23 300 euros) en guise d’indemnités, tandis que les blessés se sont vu attribuer, en fonction de leurs infirmités, des pensions mensuelles allant de 5 000 à 15 000 DA (de 48 à 145 euros, le smic est à 12 000 DA). Mais, là aussi, à en croire plusieurs membres des familles d’ayants droit, beaucoup reste à faire. L’État a promis d’assumer la prise en charge sociale des victimes (octroi d’un logement, remboursement de frais médicaux, aides matérielles aux handicapés…), mais les engagements tardent parfois à être honorés. « On peut dire que 30 % seulement de nos exigences ont été satisfaites, estime Belaid Abrika. C’est peu, très peu même au vu de tous les sacrifices qui ont été consentis. Mais le plus grave est que le dialogue est rompu. Cela n’est ni sain ni sage, car, en plus d’être frondeuse et rebelle, la région est aujourd’hui assise sur une poudrière. »
Il suffit de sillonner villes et villages et de converser avec leurs habitants pour constater que les choses vont de mal en pis. Terrorisme, violences, drogue, banditisme, kidnappings, prostitution…
Les fléaux prolifèrent, à tel point qu’une partie de la population souhaite le retour des gendarmes qu’elle a elle-même chassés au lendemain des émeutes de 2001. « Si certains réclament la réinstallation des brigades de gendarmeries [14 ont été démantelées en mars 2002, NDLR], c’est que le mal est très profond », juge Slimane, entrepreneur à Yakourene, un village situé sur les crêtes des montagnes du Djurdjura. Après avoir amassé une petite fortune dans le secteur du bâtiment, il a dû plier bagage pour installer ses chantiers dans la région d’Alger, privant ainsi des dizaines de familles de leur gagne-pain. « Je ne suis pas parti de gaieté de coeur, précise-t-il, mais le climat d’insécurité rebute de plus en plus les hommes d’affaires. Certains ont fermé boutique, d’autres ont délocalisé leurs activités. » Même son de cloche du côté du président de la Chambre de commerce et d’industrie de la wilaya (département) de Tizi-Ouzou, Améziane Medjkouh, qui déplore la fermeture d’une douzaine de PME, employant entre 20 et 50 personnes, depuis les événements de 2001. « Actuellement, nous assistons beaucoup plus à des délocalisations personnelles, explique-t-il. Ce sont les entrepreneurs eux-mêmes qui quittent la région, en laissant sur place leurs moyens de production. » Il faut dire que les risques d’émeutes, la multiplication des enlèvements, la montée du banditisme, mais aussi l’absence d’infrastructures – la Kabylie est essentiellement une région montagneuse – ont de quoi décourager les patrons les plus téméraires. « Il devient de plus en plus difficile de convaincre les gens d’investir localement et de lancer des extensions d’activité, regrette Améziane Medjkouh. L’absence ou le manque de zones aménagées et sécurisées, de port, d’aéroport et de parcs sous douanes font fuir les industriels. »
C’est qu’en plus de l’activisme terroriste des groupes de l’ex-GSPC, qui ont élu refuge dans ses maquis touffus, la région fait face à un nouveau phénomène : le rapt d’entrepreneurs ou d’enfants de familles riches ou aisées. Depuis le début de 2005, on recense pas moins d’une vingtaine d’enlèvements à Tizi-Ouzou et à Béjaïa. Qu’ils soient l’oeuvre de bandes armées affiliées à Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) ou le fait de voyous bien organisés, ces kidnappings ont plongé la population dans la psychose. Travailleur émigré installé dans la région parisienne, Mohand-Saïd a pour habitude de retourner chaque été dans son village d’Ighil-Ali pour y passer quelques jours de vacances avec femme et enfants. Aujourd’hui, il ne veut plus en entendre parler. « J’ai peur pour moi-même, ainsi que pour mes enfants, car ces terroristes ou ces bandits qui kidnappent peuvent s’en prendre à nous en pensant que nous sommes riches parce que nous vivons en France. Dorénavant, nous irons en Tunisie. »
Kabylie : Le grand malaise Kabylie4_0
Les autorités annoncent régulièrement la réinstallation de plusieurs brigades de gendarmerie en Kabylie, mais elles butent encore et toujours sur l’hostilité de la population à l’égard de ce corps de sécurité. À en croire un haut responsable de la gendarmerie de Tizi-Ouzou, qui s’exprimait récemment en « off » devant un parterre de journalistes locaux, même les gendarmes refusent d’y être affectés. C’est dire l’immense fossé qui sépare encore aujourd’hui gendarmes et population.
Toutefois, il est un fait que tout le monde admet volontiers : le départ des gendarmes de certaines localités, ainsi que la mise en quarantaine de ceux qui sont restés, a largement profité aux terroristes et aux bandits de tout acabit. Mais le retour de ceux que l’on accuse de tous les maux divise les Kabyles. Ancien délégué des archs, Ravah y est favorable. Après avoir longtemps ferraillé contre le pouvoir, et passé plusieurs jours en prison en 2002 en raison de son appartenance au mouvement citoyen, il admet désormais la nécessité de sortir de ce bras de fer qui oppose les Kabyles au pouvoir central. « Il est temps que la sécurité et l’autorité soient rétablies en Kabylie, estime-t-il. Priver la région de forces de sécurité revient à la livrer aux terroristes et aux voyous. Après tout, tous les gendarmes ne sont pas derrière les exactions commises durant le “Printemps noir”. » Pas question, rétorquent les autres. « Nous ne ferons la paix que le jour où nous verrons tous ceux qui ont tué répondre de leurs crimes devant la justice, affirme Ahmed Irchène. C’est ce jourlà, et seulement ce jour-là, que nous pourrons faire notre deuil. »
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Message  Zhafit Lun 19 Mai - 14:05

Algérie : RSF dénonce la censure de l’hebdomadaire Jeune Afrique

Reporters sans frontières dénonce l’interdiction de distribution dont a été victime l’hebdomadaire français Jeune Afrique en Algérie au cours de la première semaine du mois de mai.
“Plus nous approchons des échéances électorales présidentielles de 2009, plus il est à craindre de voir ce genre de mesures arbitraires se multiplier. L’Etat algérien doit garantir une information libre et plurielle à ses citoyens et non se poser en censeur”, a déclaré l’organisation.
Le numéro 2469, daté du 4 au 10 mai 2008, de l’hebdomadaire français Jeune Afrique n’a pas été distribué en Algérie. La direction du journal n’a reçu aucune explication des autorités. Toutefois, cette mesure de censure serait liée à la publication d’un article, intitulé “Kabylie, le grand malaise”, de Farid Alilat, dans lequel le journaliste décrit les problèmes économiques, sécuritaires et sociaux qui paralysent cette région dans l’est du pays.
Marwane Ben Yahmed, directeur de la rédaction de Jeune Afrique, a expliqué à Reporters sans frontières que le distributeur FA presse n’avait pas obtenu d’autorisation de vente pour ce dernier numéro. “Nous avons décidé de publier cet article en accès libre sur notre site Internet pour que nos lecteurs algériens puissent y avoir accès”, a-t-il ajouté.
Jeune Afrique a déjà fait les frais de la censure d’Etat en Algérie. En mars 2007, un numéro, incluant une enquête sur l’homme d’affaires Rafik Abdelmoumen Khalifa, avait été interdit des kiosques. En février 2004, quelques semaines avant la tenue des élections présidentielles, le dossier “Pour qui votent les généraux” avait valu au journal une autre censure.
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Message  azemour Mer 2 Fév - 22:06

beaucoup de censure aménera certainement un jour ou l'autre une explosion
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Message  azemour Dim 24 Avr - 22:31

aokas souffre d'un véritable probléme religieux ,on peut pas vivre sansloi ni foi ,on doi recouvrir notre fois musulmane, érodée par 132 ans decolonialisme judéo_chrétien destructeur de notre identité berbéro_musulmane.
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