Saïd Sadi à Akbou: “Le trépied sur lequel repose le système est ébranlé”

Saïd Sadi à Akbou

“Le trépied sur lequel repose le système est ébranlé”

©D. R.



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Le Dr Saïd Sadi a animé, hier matin, une conférence-débat dans la salle de cinéma d'Akbou ayant pour thème : “Devoir de résistance et exigences de développement”.
Intervenant devant une assistance nombreuse, composée essentiellement de jeunes, le conférencier a tenu d'abord à rendre hommage aux animateurs du mouvement associatif de la région, plus particulièrement à ceux qui l'ont invité pour la circonstance. Il notera, d'emblée, que “le tissu associatif est le meilleur indicateur du développement et de la démocratie. Il doit contribuer à l'éveil de la conscience citoyenne”. Encensant le rôle que devrait jouer la société civile, notamment le mouvement associatif, le Dr Sadi citera au passage le cas de notre pays voisin, la Tunisie, qui a, selon lui, réussi à mener à bien son processus de transition démocratique. “Grâce à la mobilisation, la détermination et la vigilance de leur mouvement associatif et autres acteurs de la société civile, les Tunisiens ont pu vaincre l'islamisme politique”, a-t-il fait valoir. Revenant dans le vif du sujet, l'ancien leader du RCD mettra en exergue le passé glorieux de l'histoire de la vallée de la Soummam qui fut un bastion de la résistance contre le colonisateur français. Il évoquera, dans la foulée, le nom du chahid Hocine Salhi, un digne fils de la région qui avait joué un rôle décisif dans la sensibilisation politique au lendemain du déclenchement de la Révolution. “Hocine Salhi est un géant méconnu”, affirmera l'orateur qui vantera le travail titanesque accompli par cet ancien officier de l'ALN qui consistait à sensibiliser les gens à rejoindre la résistance anticoloniale de leur gré, sans recourir à la force ou à toute autre forme de violence, comme ce fut le cas ailleurs. Une telle approche avait permis, d'ailleurs, la création de l'Organisation politico-administrative (OPA), a-t-il rappelé. L'invité du mouvement associatif d'Akbou rappellera, en outre, qu’en 1956, le colonel Amirouche avait transformé l'actuel village de Taslent, perché sur les hauteurs de la commune d'Ighram, en un site d'accueil pour les hommes politiques et et les diplomates d'alors.
À noter que lors de la deuxième partie de la conférence, consacrée au débat, le Dr Sadi a eu à répondre à une kyrielle de questions du public qui l'interrogeait sur des sujets d'actualité, mais aussi sur le devenir du pays, à la lumière des incertitudes qui planent sur celui-ci, notamment après la chute des prix du pétrole. Selon le conférencier, le trépied sur lequel repose le système politique algérien semble être sérieusement déstabilisé cette fois-ci. Ces trois éléments, a-t-il expliqué, sont : la terreur, la cohésion clanique et l'argent. Pour lui, l'impasse institutionnelle que vit le pays démontre le divorce existant entre l'État et la société.
Sur un autre registre, l'ex-président du RCD estimera qu'au-delà de la conjoncture politique actuelle du pays, l'ouverture d'un débat sur la problématique du foncier, aussi bien agricole qu'industriel, s'impose en Kabylie. Ceci dit, il faudrait adopter une nouvelle approche devant permettre la concrétisation de tous les projets structurants dont a bénéficié cette région, tels que le dédoublement de la voie ferrée, la pénétrante autoroutière..., tout en assurant l'indemnisation des biens expropriés à leur juste valeur, a conclu le conférencier.

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