Abder Zegout, le poète d’Ifigha
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Abder Zegout, le poète d’Ifigha
Abder Zegout s’inspire beaucoup de poètes universellement connus, reconnus et intemporels qui ont laissé des traces indélébiles dans cet art majeur, comme Charles Baudelaire, Boris Vian (dont il s’est inspiré pour écrire l’un de ses poèmes), Arthur Rimbaud et le perse Omar Khayyam. Le poète Abder Zegout vit à Paris depuis plus de dix ans mais son cœur est resté en Algérie. Cette terre qui hante chaque vers de son nouveau recueil. Le poète Abder Zegout vient de publier son énième recueil de poésie aux Editions « L’Harmattan », à Paris, où il vit ces dernières années. Le livre d’une centaine de pages se décline sous forme de courts textes poétiques qui en disent toutefois long sur ce qu’éprouve Abder Zeggout en son for intérieur. Le livre est intitulé « Cantate ». L’auteur est resté fidèle à ses thèmes de prédilection même si, sur le plan du style, ce dernier a énormément progressé. Depuis la parution du premier recueil de poésies de Zegout, ici en Algérie à la fin des années soixante-dix, ce poète a certes mûri sa plume et aiguisé son style. L’expérience aidant et la volonté de faire toujours mieux nourrissant sa verve, Zegout propose désormais des poèmes dont la profondeur et l’esthétique sont loin d’égaler celles de ses premiers écrits. C’est dire que beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis que Abder Zegout publiait régulièrement ses premiers poèmes dans la rubrique : «Notre époque» de notre confrère «Horizons». Abder Zegout a cru en cette utopie, celle consistant à faire de la poésie un métier. En France, la poésie reste sa seule activité. Il écrit et édite ses textes, en moyenne un livre par an. D’ailleurs, il détient peut-être le record du nombre de recueils de poésie publiés par un poète originaire de la wilaya de Tizi Ouzou. Les griffes de l’exil sont perceptibles dans ces nouveaux vers que propose Abder Zegout dans « Cantate ». L’attachement à la terre natale et nourricière ressort également dans plus d’un poème. Il suffit de s’en remettre aux titres des poèmes pour en être édifié : « Fatma », « Si Mohand le poète », « L’étoile de la Kabylie », « Fille de mon village », « Combien de fleurs en Kabylie… », « La chanson ancestrale »… Dans sa préface au nouveau livre d’Abder Zegout, le poète Emmanuel Galiero souligne : « Ceux qui ont eu la chance de croiser la route du poète Abder Zegout partagent certainement les mêmes sentiments de joie et de respect. La joie de la poésie d’abord. Celle qui vient frapper à votre porte pour vous rappeler la force et la beauté des mots. Celle qui vous dit en murmurant ici, quelque part sur la terre, entre les ruelles de Paris et celle de Kabylie, que ces même mots s’affranchissent toujours de frontières parce qu’ils s’adressent au cœur des hommes ». Et d’ajouter : « Puis la joie de la liberté. Celle qui coule dans les veines de celui qui ose le désert en fixant son regard vers l’étranger avec lequel il partage ses poèmes comme d’autres aiment partager le pain ».Pour l’auteur de la préface, il y a les désordres et les chagrins du monde, mais la poésie d’Abder Zegout, telle un étoile, une amie ou une confidente nous confie, au cœur de nos silences, quelques pistes de partage : « elle dit simplement la vérité parce que la vérité de la poésie existe. Quand certaines pages de notre histoire ne la rendent plus audible, tous les guetteurs, tous les Abder Zegout de la terre nous rassurent en protégeant la flamme éternelle ».Malgré l’éloignement, Abder Zegout puise l’essentiel de son inspiration de ses attaches à la terre natale. Ce n’est pas une malencontreuse coïncidence si le premier poème sur lequel s’ouvre le livre du poète d’Ifigha, est un hommage au chanteur-poète Matoub Lounès : « Ceux qui disent ta vie finie, ceux qui veulent te tuer ne sont pas encore nés, tu chantes, les gens captent tes mots, dans leur sillage, tu existes et tu vis, qui es-tu ? Notre lumière et notre combat ». Les poèmes d’Abder Zegout illustrent ses propres blessures d’homme parfois esseulé et souvent incompris. Il s’agit aussi d’expressions qui reflètent les meurtrissures de ses concitoyens qui ont eu à vivre les pires épreuves. Abder Zegout évoque aussi avec des vers brefs et concis des artistes de son pays, ceux qui ont été marginalisés un peu comme Matoub, mais autrement. On reconnait aisément Cheikh El Hasnaoui, mort loin de son pays, non pas parce qu’il a été exilé par un quelconque pourvoir tyrannique, mais pour des raisons mystérieuses dont seul lui détenait le secret. Un secret emporté à jamais dans sa tombe…en exil, également. Abder Zegout a choisi d’évoquer la mémoire de Cheikh El Hasnaoui à travers le personnage fétiche de sa plus célèbre chanson : « Fatma ». Dans les poèmes d’Abder Zegout, tout se confond, les personnages, les villages, les régions, les pays…un peu comme dans un rêve fou qui mène partout et nulle part en même temps. Ifigha, le village de la daïra d’Azazga où est né le poète est au cœur de ce recueil. C’est un leitmotiv qui fait vibrer continuellement le cœur d’Abder Zegout qui vit à Paris mais dont le cœur bat à Ifigha, « là où réside ce ciel si clair comme l’éclair de son visage, la fontaine anime sa place, les filles toutes belles et créatures de rêves… ». Ainsi, Abder Zegout, exilé malgré lui, reste hanté dans tous les recoins de sa poésie par son pays d’origine. On retrouve dans chaque strophe des indices, des images et des scènes qui ne sont pas sans rappeler l’Algérie et plus particulièrement la Kabylie dans toute sa profondeur, dont les traces se perdent aujourd’hui. Ainsi, quand le poète évoque la fontaine, la robe traditionnelle, les chants des femmes, la vie simple ou le blé en flamme, on ne peut qu’avoir un pincement au cœur nostalgique. Mais le poète Abder Zegout ne veut pas et ne peut pas oublier ces décors qui ont bercé son enfance et son adolescence. Abder Zegout écrit peut-être car il ne veut pas accepter l’impermanence des choses et la fugacité des rêves.
Dans l’un de ses poèmes il revient à lui-même, à ce poète, à cet oiseau effrayé, en plein nuit, ne sachant où s’envoler. Il dit la dureté de l’exil et sa solitude : « Ce bohème, au dehors, le froid mordait, et lui errait dans les ruelles de Paris… ».Abder Zegout est né dans la très belle région d’Ifigha où les paysages sont féériques et verdoyants.
C’est une contrée qui respire le calme que seuls les murmures du vent ou les gazouillements des oiseaux viennent interrompre. Depuis la parution de son premier recueil de poésie à compte d’auteur « Illustration de la vie sentimentale », il a publié, en France à compte d’auteur puis aux Editions « L’Harmattan », douze autres livres du même genre. Avant la sortie en novembre dernier de son recueil « Cantate », Abder Zegout avait publié coup sur coup trois autres livres : « Errance », « Fulgurance » et « Le vagabond céleste ».
Aomar Mohellebi
Dans l’un de ses poèmes il revient à lui-même, à ce poète, à cet oiseau effrayé, en plein nuit, ne sachant où s’envoler. Il dit la dureté de l’exil et sa solitude : « Ce bohème, au dehors, le froid mordait, et lui errait dans les ruelles de Paris… ».Abder Zegout est né dans la très belle région d’Ifigha où les paysages sont féériques et verdoyants.
C’est une contrée qui respire le calme que seuls les murmures du vent ou les gazouillements des oiseaux viennent interrompre. Depuis la parution de son premier recueil de poésie à compte d’auteur « Illustration de la vie sentimentale », il a publié, en France à compte d’auteur puis aux Editions « L’Harmattan », douze autres livres du même genre. Avant la sortie en novembre dernier de son recueil « Cantate », Abder Zegout avait publié coup sur coup trois autres livres : « Errance », « Fulgurance » et « Le vagabond céleste ».
Aomar Mohellebi
Aokas Revolution- Nombre de messages : 3967
Date d'inscription : 30/06/2009
Re: Abder Zegout, le poète d’Ifigha
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Aokas Revolution- Nombre de messages : 3967
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