Les musées se complaisent dans leur autarcie à Béjaïa
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Les musées se complaisent dans leur autarcie à Béjaïa
Activités muséales et promotion du patrimoine
Les musées se complaisent dans leur autarcie à Béjaïa
De notre correspondant à Béjaïa
Kamel Amghar
A quelques exceptions près, nos musées, en rupture prolongée avec le grand public, se présentent souvent comme de vulgaires entrepôts d’œuvres sans véritable vocation ni fonction sociale concrète. En Algérie, le rôle des conservateurs et des employés d’un musée se limite généralement à l’acquisition, l’entreposage et l’entretien des objets. L’institution muséale se trouve ainsi isolée de son environnement social immédiat et des autres institutions culturelles et scientifiques.Pourtant, le musée, en véritable vitrine du patrimoine, est appelé à entretenir un partenariat permanent avec les établissements scolaires et universitaires, le mouvement associatif, les agences et les établissements touristiques pour rompre avec cette suffisance autarcique. Pour les étudiants et les chercheurs en sciences humaines, le musée constitue un véritable laboratoire et un fond documentaire de premier choix.
Pour un touriste, visiter un musée revient à découvrir les trésors réunis d’un pays ou d’une région donnée. Les collections d’œuvres d’art, les pièces historiques, l’artisanat, ou les objets techniques et scientifiques qu’on y trouve nous renseignent sur l’histoire et le génie créateur des peuples qu’on se propose de connaître. Pour les écoliers, l’endroit ne manque pas de découvertes et de surprises.
C’est pourquoi le musée ne doit pas fonctionner comme une boutique où l’on se met derrière le comptoir en attendant que la clientèle nous vienne. C’est une institution culturelle et scientifique qui a une mission d’instruction publique à remplir. L’institution muséale doit, de ce fait, sortir de sa torpeur, aller à la rencontre des gens à travers l’organisation d’événements, encourager le débat, et interagir avec l’environnement associatif et social. Sans programmation scientifique ou artistique élaborée (choix et organisation des contenus), ni planification technique avancée (ambitions, rôles et fonctionnement), ni interactivité avec leur milieu environnant, la majorité des musées existants en Algérie évolue en marge des préoccupations réelles du milieu environnant. C’est notamment le cas pour la wilaya de Béjaïa qui compte trois musées. En plus du musée archéologique de Bordj Moussa, qui a ouvert ses portes en 1989, les pouvoirs publics ont inauguré récemment un autre musée géologique à Sidi Ouali, sur les hauteurs de la ville. La petite municipalité montagnarde de Toudja abrite, quant à elle, le musée de l’eau. Une autre institution, dédiée à la mer, est projetée à Aokas. Les trois établissements déjà existants disposent d’importants fonds culturels, artistiques et scientifiques qui sont, pour l’essentiel, méconnus. Le reproche qu’on fait constamment à nos conservateurs, c’est bien leur passivité et leur manque d’initiative pour se faire une place sur la scène. Ça ne leur coûte presque rien de réaliser des prospectus, d’abriter les activités du mouvement associatif qui seraient en rapport avec leur vocation, de donner la parole à des spécialistes en organisant des conférences et des rencontres thématiques, d’aller vers les écoles et les établissements de l’enseignement et de formation. Tous les moyens sont bons pour « promouvoir » le produit culturel dont ils sont les véritables dépositaires, mais aussi pour consolider leur place dans le paysage culturel. Il faut souligner, à ce propos, que les associations culturelles et scientifiques se montrent aujourd’hui, plus que jamais, disposées à agir dans ce sens. Plusieurs associations culturelles de la wilaya de Béjaïa s’intéressent justement au patrimoine et œuvrent à sa promotion. Leur concours était décisif dans l’ouverture et l’enrichissement des collections de ces trois établissements. Ceci pour souligner l’intérêt réel des citoyens pour les activités muséales. Il est ainsi clair que les dysfonctionnements se situent dans la gestion et la promotion de ces établissements. On assiste ces derniers temps à l’émergence d’un tissu associatif relativement dense qui se consacre à la protection et à la sauvegarde du patrimoine. Les conservateurs doivent sortir de leur autarcie et de leur suffisance pour tirer avantage de cette dynamique. Ils doivent songer à organiser des expositions itinérantes en allant à la conquête du public. Leur inertie est manifestement contreproductive.
K. A
Les musées se complaisent dans leur autarcie à Béjaïa
De notre correspondant à Béjaïa
Kamel Amghar
A quelques exceptions près, nos musées, en rupture prolongée avec le grand public, se présentent souvent comme de vulgaires entrepôts d’œuvres sans véritable vocation ni fonction sociale concrète. En Algérie, le rôle des conservateurs et des employés d’un musée se limite généralement à l’acquisition, l’entreposage et l’entretien des objets. L’institution muséale se trouve ainsi isolée de son environnement social immédiat et des autres institutions culturelles et scientifiques.Pourtant, le musée, en véritable vitrine du patrimoine, est appelé à entretenir un partenariat permanent avec les établissements scolaires et universitaires, le mouvement associatif, les agences et les établissements touristiques pour rompre avec cette suffisance autarcique. Pour les étudiants et les chercheurs en sciences humaines, le musée constitue un véritable laboratoire et un fond documentaire de premier choix.
Pour un touriste, visiter un musée revient à découvrir les trésors réunis d’un pays ou d’une région donnée. Les collections d’œuvres d’art, les pièces historiques, l’artisanat, ou les objets techniques et scientifiques qu’on y trouve nous renseignent sur l’histoire et le génie créateur des peuples qu’on se propose de connaître. Pour les écoliers, l’endroit ne manque pas de découvertes et de surprises.
C’est pourquoi le musée ne doit pas fonctionner comme une boutique où l’on se met derrière le comptoir en attendant que la clientèle nous vienne. C’est une institution culturelle et scientifique qui a une mission d’instruction publique à remplir. L’institution muséale doit, de ce fait, sortir de sa torpeur, aller à la rencontre des gens à travers l’organisation d’événements, encourager le débat, et interagir avec l’environnement associatif et social. Sans programmation scientifique ou artistique élaborée (choix et organisation des contenus), ni planification technique avancée (ambitions, rôles et fonctionnement), ni interactivité avec leur milieu environnant, la majorité des musées existants en Algérie évolue en marge des préoccupations réelles du milieu environnant. C’est notamment le cas pour la wilaya de Béjaïa qui compte trois musées. En plus du musée archéologique de Bordj Moussa, qui a ouvert ses portes en 1989, les pouvoirs publics ont inauguré récemment un autre musée géologique à Sidi Ouali, sur les hauteurs de la ville. La petite municipalité montagnarde de Toudja abrite, quant à elle, le musée de l’eau. Une autre institution, dédiée à la mer, est projetée à Aokas. Les trois établissements déjà existants disposent d’importants fonds culturels, artistiques et scientifiques qui sont, pour l’essentiel, méconnus. Le reproche qu’on fait constamment à nos conservateurs, c’est bien leur passivité et leur manque d’initiative pour se faire une place sur la scène. Ça ne leur coûte presque rien de réaliser des prospectus, d’abriter les activités du mouvement associatif qui seraient en rapport avec leur vocation, de donner la parole à des spécialistes en organisant des conférences et des rencontres thématiques, d’aller vers les écoles et les établissements de l’enseignement et de formation. Tous les moyens sont bons pour « promouvoir » le produit culturel dont ils sont les véritables dépositaires, mais aussi pour consolider leur place dans le paysage culturel. Il faut souligner, à ce propos, que les associations culturelles et scientifiques se montrent aujourd’hui, plus que jamais, disposées à agir dans ce sens. Plusieurs associations culturelles de la wilaya de Béjaïa s’intéressent justement au patrimoine et œuvrent à sa promotion. Leur concours était décisif dans l’ouverture et l’enrichissement des collections de ces trois établissements. Ceci pour souligner l’intérêt réel des citoyens pour les activités muséales. Il est ainsi clair que les dysfonctionnements se situent dans la gestion et la promotion de ces établissements. On assiste ces derniers temps à l’émergence d’un tissu associatif relativement dense qui se consacre à la protection et à la sauvegarde du patrimoine. Les conservateurs doivent sortir de leur autarcie et de leur suffisance pour tirer avantage de cette dynamique. Ils doivent songer à organiser des expositions itinérantes en allant à la conquête du public. Leur inertie est manifestement contreproductive.
K. A
laic-aokas- Nombre de messages : 14024
Date d'inscription : 03/06/2011
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