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LE CHANTEUR ALI IDHEFLAWEN À L'EXPRESSION «L'identité est un combat de tous les Algériens»

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Message  laic-aokas Dim 21 Aoû - 14:19

LE CHANTEUR ALI IDHEFLAWEN À L'EXPRESSION
«L'identité est un combat de tous les Algériens»


Par Entretien réalisé par Amar CHEKAR - Dimanche 21 Aout 2011 - Lu 511 fois
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Du Printemps berbère du 20 avril 1980 au Printemps noir du 20 avril 2011, l'identité et la langue amazighes continuent de rencontrer des obstacles quant à leur évolution. 30 ans après, Ali Idheflawen revient aux sources du combat pacifique de la génération postindépendance

L'Expression: Ali Idhef-lawen, vous venez de rendre hommage au défunt Mohia, un des précurseurs de l'identité et théâtre amazighs au siège du quotidien Algérie News, quelle impression gardez-vous, en tant qu'artiste proche de lui?
Ali Idheflawen: Oui, effectivement. C'est quelque chose d'extraordinaire et j'espère que ce n'est pas la première fois et pourquoi pas avec d'autres journaux et Radios nationales. Depuis le décès de Mohia, il y a six ans, on a pris beaucoup de temps pour des représentations en sa mémoire. D'ailleurs, pour cette première, il y a beaucoup de gens qui s'intéressent à la culture, qui écoutent et apprécient la qualité. Disons que c'est une très bonne initiative, espérons seulement qu'il y aura d'autres actions en ce sens.

Justement, le défunt Mohia est un des artistes qui ont fait leur révolution culturelle à leur manière. Aujourd'hui, malheureusement, une bonne partie de la jeunesse algérienne ne connaît pas la valeur de cet artiste.
D'abord, Mohia était méconnu depuis ses débuts mêmes. Souvent, il s'était adressé au milieu estudiantin. Cela dit, il est d'un niveau qu'on le veuille ou non qui n'est pas accessible à tout le monde et pourtant, il avait un langage simple, mais d'une profondeur qui n'était pas à la portée de tout le monde, ceci d'une part. D'autre part, c'est quelqu'un qui a toujours vécu à l'étranger depuis son jeune âge. Et puis, ce que faisait Mohia comme travail n'était pas facile à exposer publiquement, c'est pour cela qu'il est resté dans un milieu très restreint.

La fameuse chanson sur la prison El Berrouaguia, a été l'une de ses chansons phares à l'époque. Jusqu'à présent, cette chanson reste d'actualité.
Il faut reconnaître que chaque fois que l'on rencontre Mohia, on apprend quelque chose de lui, ne serait-ce que le temps d'un thé pris ensemble. Il disait que c'est après les rencontres des personnes qu'on réalise et analyse l'importance des choses. S'agissant de la chanson El Berrouaguia, il est vrai que c'est une de ses chansons et poèmes phares. Il n'y a pas qu'El Berrouaguia, mais beaucoup d'autres chansons et poèmes que peut-être les gens n'ont pas bien saisis.
Quant à la raison pour laquelle le poème a été inspiré, la cause nous renvoie à l'arrestation des 24 détenus du Printemps berbère des années 1980. Il s'est inspiré d'un poème français et voilà que ça devient une chanson qui fait le tour des universités et salles où on y avait accès. De notre temps, notre génération a grandi avec cette chanson que nous aimons toujours, depuis l'université.

En parlant des années 1980, quel constat faites-vous 30 ans après, notamment sur le plan identitaire et démocratique, volets sur lesquels vous vous êtes engagé depuis?
De toute façon, il y a une différence. La manière dont on avait combattu dans les années 1980, il y a 30 ans, est grande par rapport à notre temps. A l'époque, on n'avait que la chanson comme arme entre les mains. C'est-à-dire, ni la radio, ni la télévision, ni les journaux. Aujourd'hui, on a la chance d'avoir des journaux qui s'expriment plus librement que durant les années 1980.
Pour moi, c'est une évolution. Sur le plan de la télévision, quand on voit des informations, des émissions, des films et autres programmes en kabyle, je dirai que c'est le fruit du combat des années 80. Rappelons-nous que durant ces années de dictature, on ne pouvait même pas s'exprimer en kabyle langue maternelle dans certains lieux et quartiers d'Alger ou ailleurs. Aujourd'hui, on sent le fruit des luttes des années 1980.
A cette époque-là, il y avait des villes où on allait chanter, on se retrouvait dans des salles de spectacle avec 50 personnes maximum et pour précision, c'est dans les chefs-lieux des wilayas, en parlant des centres et salles de culture et autres.
A l'époque, quand on allait dans certains villes d'Algérie, dès que les gens apprenaient que c'était un groupe ou chanteur kabyle, on était boycottés ou boudés. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas.

Justement, c'est après le combat identitaire et linguistique kabylophones que beaucoup d'autres variations amazighophones ont émergé dans le pays?
Si on parle de dialecte amazighophone, je dirais que chaque région doit faire son travail pour la réhabilitation de l'identité et de cette richesse variée.
L'Algérie est un grand pays de diversité culturelle et identitaire. Quand on parle des Aurès, de la Kabylie, du M'zab, des Touareg, Chenouis etc, on trouve des points communs certes, et en même temps des choses qui diffèrent. Si les coutumes et traditions du M'zab, des Aurès, de la Kabylie et autres régions doivent évoluer dans le temps, c'est à elles de faire un travail de qualité pour émerger et faire connaître leur identité pour la promotion des valeurs sur scène. Chaque peuple connaît sa région mieux que l'autre, d'où la nécessité de s'y mettre pour avancer et évoluer dans le temps et l'espace.

Que pensez-vous de l'évolution de la chaîne TV4 d'expression amazighe?
De toute façon, on ne peut pas avoir tout à la fois. Il faut reconnaître qu'on ne peut tout avoir qu'avec le temps. Le fait que l'on a déjà une chaîne pour s'exprimer dans notre langue maternelle, c'est déjà un pas en avant. Maintenant, sur le plan qualité, programme et contenu, c'est aux hommes de la culture et même du politique de faire avancer les choses davantage, afin de s'exprimer plus librement dans ces chaînes.
Le programme TV4, ça se limite à des feuilletons. On ne trouve pas des émissions de culture et politique éducatives et autres variétés, c'est très insuffisant. Mais je dirais que c'est mieux qu'il y a 30 ans.

Pour conclure, qu'en est-il des nouveaux projets d'édition?
Je suis sur un projet d'album en voie d'achèvement, qui doit sortir bientôt. Ce produit devait être diffusé il y a un an, mais ça a pris du temps. Quant aux galas, je dirais que je suis disponible dans la mesure du possible. Mon prochain gala se tiendra le 9 septembre 2011 à Béjaïa.

laic-aokas
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