10ème anniversassinat de Matoub Lounes
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Maximus
Zhafit
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10ème anniversassinat de Matoub Lounes
10ème anniversassinat
Dix ans après, tu n'es plus là, tu es parti. Tu ne reviendras point.
Le soleil ne se lève plus sur les montagnes et ne brille plus sur la kabylie.
De mon côté également, mon soleil a cessé de briller. La chaleur s'est rafraîchie. "tassaw turwed asemmid." J'ai froid en proie à l'effroi.
-Frère de langue et de coeur, ami d'enfance et d'école, camarade de route et de joute, compagnon de lutte et de combat.-
Depuis, le deuil gagne les coeurs et s'y installe. Les interrogations sont interminables.
Le silence est pesant, un silence de mort, ta mort, Matoub Lounes.
Dix ans après, la comédie continue, plutôt la tragédie dans laquelle a été mise en scène ta disparition, symbole de la démocratie et chantre de la chanson kabyle de la liberté.
Ta mort sonne le glas et nous annonce un changement, un grand vide en kabylie: ta voix éteinte a emporté avec elle l'élan que tu avais jusque là suscité par tes vifs messages d'espoir.
-Une voix s'éteint, un homme tombe, un militant meurt et l'artiste demeure à jamais.-
Matoub, je te croyais immortel, il me semble bien que tu le sois même après ta mort. Oui, tu vivras en immortel dans nos coeurs, dans nos mémoires et dans nos oreilles.
-Ta chanson vit et vivra encore.-
Dix ans après, je pleure ta mort, je regrette ton absence. Tu me manques.
Tu manques à ta famille, à tes fans et à ton peuple: tamurt est orpheline.
Artisan du mot, artiste du verbe, amateur du sens et animateur du contre sens, tu es le moteur et promoteur de la rhétorique à l'ancienne comme le faisaient les grands orateurs tribains dans la tradition kabyle et berbère.
Fierté et orgueil à Tamazgha, à la kabylie et à ton village qui t'a vu naître un jour, un jour du mois de janvier de l'année1956 et qui t'a vu mourir un autre jour, un jour du mois de juin de l'année 1998.
-Tu as grandi ta patrie, tu as brandi ta montagne et tu as honoré ton peuple.-
Tu trouveras dans ma missive, cette lettre posthume, toute ma gratitude pour tes actes que tu as posés et tes actions que tu as menées. Inscrite dans le déterminisme et le réalisme, ton oeuvre en témoigne au quotidien. Par le sceau indélébile de ton empreinte, tu as marqué le flux et le reflux des souvenirs dans la mémoire collective.
Tu en as fait, tu en as beaucoup fait, même si la mort t'a arraché à l'orée de la maturité. Tu es né le 24 et tu es mort le 25: un jour de ta vie a été plus fertile que la vie stérile de tes bourreaux et de tes fossoyeurs.
Dix ans après, le mystère de ta mort est toujours là, il n'est pas élucidé, il a été même éludé par certains pour ne pas dire la vérité. Le terrain de ta mort est parsemé de cryptes et de zones d'ombre. L'affaire complexe, se complique encore plus, allant d'un secret de polichinelle à un secret d'état.
-Point de procès, point de jugement et point de verdict.-
Qui est l'auteur et qui est coupable de ton assassinat?
L'interrogation se poursuit...
Hier, je suivais ta logique et aujourd'hui je suis ton regard: il y a convergence au même point, au point de départ, au point mort, au point de ta mort. Tu sais donc les causes! Tu connais également les auteurs! Dis-moi! Dis-nous! Nous n'en savons rien, plutôt nous avons peur de savoir. Est-ce pour celà que tu ne veux pas dire?
Paix à ton âme, gloire à ton oeuvre. Tu es une légende. Tu passes à la postérité. Tu entres dans l'Histoire par la grande porte et en grandes pompes.
-J'ouvre le livre d'Histoire à la page qui t'est consacrée, écrite de ta propre main.-
Dix ans après, ton âme ne s'est pas apaisée et ma douleur ne s'est pas estompée. Tes criminels vivent à l'ombre de l'injustice. Je me pose des questions comme tant d'autres personnes à la recherche de la justice à propos de la mort du juste:
Qui est le cerveau persécuté, qui a concocté et commandité l'ordre?
Qui est le bras amputé et imputé, qui a répercuté l'ordre?
Qui est la main rapporté, qui a exécuté l'ordre, l'ordre de tuer?
Les criminels à la conscience noire, aux mains sales se démasqueront ils un jour? Continueront-ils à garder leur terrible secret?
Puisse ce secret les ronger jusqu'au dernier souffle et leur procurer d'affreuses tortures morales.
Il n'y aura pas de châtiment assez lourd pour eux. Ton ombre viendra poindre chaque nuit pour hanter leur sommeil: "d'anzaw ar awen-d isawlen."
Ce sera une maigre consolation pour moi.
-Pour ma part, je ne faiblis pas et n'abandonne pas, comme je n'oublie pas et ne pardonne pas.-
Ainsi, je poursuis dans ma quête et formule ma requête dans laquelle je demande solennellement à la Justice de passer pour faire toute la lumière sur l'assassinat du fidèle et loyal militant.
De là à l'au-delà, Matoub, tu es toujours là.
Salut l'artiste.
Paris Juin 2008
Malika Domrane
Dix ans après, tu n'es plus là, tu es parti. Tu ne reviendras point.
Le soleil ne se lève plus sur les montagnes et ne brille plus sur la kabylie.
De mon côté également, mon soleil a cessé de briller. La chaleur s'est rafraîchie. "tassaw turwed asemmid." J'ai froid en proie à l'effroi.
-Frère de langue et de coeur, ami d'enfance et d'école, camarade de route et de joute, compagnon de lutte et de combat.-
Depuis, le deuil gagne les coeurs et s'y installe. Les interrogations sont interminables.
Le silence est pesant, un silence de mort, ta mort, Matoub Lounes.
Dix ans après, la comédie continue, plutôt la tragédie dans laquelle a été mise en scène ta disparition, symbole de la démocratie et chantre de la chanson kabyle de la liberté.
Ta mort sonne le glas et nous annonce un changement, un grand vide en kabylie: ta voix éteinte a emporté avec elle l'élan que tu avais jusque là suscité par tes vifs messages d'espoir.
-Une voix s'éteint, un homme tombe, un militant meurt et l'artiste demeure à jamais.-
Matoub, je te croyais immortel, il me semble bien que tu le sois même après ta mort. Oui, tu vivras en immortel dans nos coeurs, dans nos mémoires et dans nos oreilles.
-Ta chanson vit et vivra encore.-
Dix ans après, je pleure ta mort, je regrette ton absence. Tu me manques.
Tu manques à ta famille, à tes fans et à ton peuple: tamurt est orpheline.
Artisan du mot, artiste du verbe, amateur du sens et animateur du contre sens, tu es le moteur et promoteur de la rhétorique à l'ancienne comme le faisaient les grands orateurs tribains dans la tradition kabyle et berbère.
Fierté et orgueil à Tamazgha, à la kabylie et à ton village qui t'a vu naître un jour, un jour du mois de janvier de l'année1956 et qui t'a vu mourir un autre jour, un jour du mois de juin de l'année 1998.
-Tu as grandi ta patrie, tu as brandi ta montagne et tu as honoré ton peuple.-
Tu trouveras dans ma missive, cette lettre posthume, toute ma gratitude pour tes actes que tu as posés et tes actions que tu as menées. Inscrite dans le déterminisme et le réalisme, ton oeuvre en témoigne au quotidien. Par le sceau indélébile de ton empreinte, tu as marqué le flux et le reflux des souvenirs dans la mémoire collective.
Tu en as fait, tu en as beaucoup fait, même si la mort t'a arraché à l'orée de la maturité. Tu es né le 24 et tu es mort le 25: un jour de ta vie a été plus fertile que la vie stérile de tes bourreaux et de tes fossoyeurs.
Dix ans après, le mystère de ta mort est toujours là, il n'est pas élucidé, il a été même éludé par certains pour ne pas dire la vérité. Le terrain de ta mort est parsemé de cryptes et de zones d'ombre. L'affaire complexe, se complique encore plus, allant d'un secret de polichinelle à un secret d'état.
-Point de procès, point de jugement et point de verdict.-
Qui est l'auteur et qui est coupable de ton assassinat?
L'interrogation se poursuit...
Hier, je suivais ta logique et aujourd'hui je suis ton regard: il y a convergence au même point, au point de départ, au point mort, au point de ta mort. Tu sais donc les causes! Tu connais également les auteurs! Dis-moi! Dis-nous! Nous n'en savons rien, plutôt nous avons peur de savoir. Est-ce pour celà que tu ne veux pas dire?
Paix à ton âme, gloire à ton oeuvre. Tu es une légende. Tu passes à la postérité. Tu entres dans l'Histoire par la grande porte et en grandes pompes.
-J'ouvre le livre d'Histoire à la page qui t'est consacrée, écrite de ta propre main.-
Dix ans après, ton âme ne s'est pas apaisée et ma douleur ne s'est pas estompée. Tes criminels vivent à l'ombre de l'injustice. Je me pose des questions comme tant d'autres personnes à la recherche de la justice à propos de la mort du juste:
Qui est le cerveau persécuté, qui a concocté et commandité l'ordre?
Qui est le bras amputé et imputé, qui a répercuté l'ordre?
Qui est la main rapporté, qui a exécuté l'ordre, l'ordre de tuer?
Les criminels à la conscience noire, aux mains sales se démasqueront ils un jour? Continueront-ils à garder leur terrible secret?
Puisse ce secret les ronger jusqu'au dernier souffle et leur procurer d'affreuses tortures morales.
Il n'y aura pas de châtiment assez lourd pour eux. Ton ombre viendra poindre chaque nuit pour hanter leur sommeil: "d'anzaw ar awen-d isawlen."
Ce sera une maigre consolation pour moi.
-Pour ma part, je ne faiblis pas et n'abandonne pas, comme je n'oublie pas et ne pardonne pas.-
Ainsi, je poursuis dans ma quête et formule ma requête dans laquelle je demande solennellement à la Justice de passer pour faire toute la lumière sur l'assassinat du fidèle et loyal militant.
De là à l'au-delà, Matoub, tu es toujours là.
Salut l'artiste.
Paris Juin 2008
Malika Domrane
Zhafit- Admin
- Nombre de messages : 13597
Date d'inscription : 26/04/2008
Re: 10ème anniversassinat de Matoub Lounes
votre aokas est totalement absente dans pareils circonstances.aucune activité pour lui rendre hommage. seulement des paroles.
Maximus- Nombre de messages : 1498
Date d'inscription : 04/05/2008
Re: 10ème anniversassinat de Matoub Lounes
on sera au RDV!
Zhafit- Admin
- Nombre de messages : 13597
Date d'inscription : 26/04/2008
Re: 10ème anniversassinat de Matoub Lounes
pour en faire quoi.
Maximus- Nombre de messages : 1498
Date d'inscription : 04/05/2008
Re: 10ème anniversassinat de Matoub Lounes
le jour "J", tu le sauras... just wait and see...
Zhafit- Admin
- Nombre de messages : 13597
Date d'inscription : 26/04/2008
Re: 10ème anniversassinat de Matoub Lounes
il n' y aura pas de jour "J" j' en suis persuadé.
Maximus- Nombre de messages : 1498
Date d'inscription : 04/05/2008
Re: 10ème anniversassinat de Matoub Lounes
dark side of the moon
Zhafit- Admin
- Nombre de messages : 13597
Date d'inscription : 26/04/2008
Re: 10ème anniversassinat de Matoub Lounes
y a de quoi étre pessimiste car c'est tj le méme cas.beacoup de bruits pour rien.
Maximus- Nombre de messages : 1498
Date d'inscription : 04/05/2008
Re: 10ème anniversassinat de Matoub Lounes
qu'attends tu pour reagir?
Zhafit- Admin
- Nombre de messages : 13597
Date d'inscription : 26/04/2008
Re: 10ème anniversassinat de Matoub Lounes
Lounés Matoub : les dessous d’un crime orchestré (1ère partie)
L’importance de la Kabylie pour la stabilité du pays, faisait d’elle une pièce maitresse sur l’échiquier politique algérien. L’assassinat de Lounès Matoub rentre dans la double stratégie de détourner définitivement l’opinion publique de l’option islamiste, et créer assez d’instabilité politique pour renvoyer le général Lyamine Zeroual terminer sa partie de dominos.
Dimanche 22 juin 2008
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Zhafit- Admin
- Nombre de messages : 13597
Date d'inscription : 26/04/2008
Re: 10ème anniversassinat de Matoub Lounes
Par:
Zahir BOUKHLIFA
25 juin 1998, le chanteur kabyle Lounès Matoub est assassiné au lieu dit Tala Bounane, à quelques kilomètres de chez lui à Tawrirt Moussa en Kabylie. Sa femme et ses deux belles-sœurs seront blessées dans l’attentat. Ses assaillants, une dizaine selon des témoins oculaires, s’évanouissent dans la nature.
Dix ans après l’assassinat de celui que la Kabylie considérait jusque là comme son porte-parole, les coupables courent toujours. L’enquête menée par les services de sécurité est loin de faire la lumière sur les véritables auteurs et commanditaires. Pour la famille, les proches, et le simple citoyen, le travail des policiers et des magistrats est soumis à une extrême pression du pouvoir politique. Au lieu de chercher les coupables, les autorités se consacrent à les protéger.
L’affaire Lounès Matoub est avant tout une affaire politique avant d’être judiciaire. Les conflits d’intérêts sont tellement énormes, qu’ils rappellent étrangement ceux d’une autre, l’assassinat du président Mohamed Boudiaf.
Dix ans après, le temps semble donner raison à la rue qui scandaient à l’époque de la tragédie “pouvoir assassin“. Sauf que le terme pouvoir est confus et souvent à géométrie variable. Il arrange bien tout le monde, les coupables comme ceux qui mollement réclament justice et vérité. La justice dans son absolu a besoin de noms, de personnes physiques ou morales pour rendre un verdict. Comprendre par là la justice universelle, pas celle d’Alger soumise et indigne.
Dans ce premier volet nous essayerons de remettre l’affaire dans son contexte. Dans le deuxième je vous promets que ça va déménager. Excusez cette intrusion du je, c’est l’avant dernière, après, promis j’irai me faire oublier dans ce plat pays qui n’est pas le mien faute de colline.
L’Algérie des cendres et du sang :
L’attentat est survenu dans un climat dominé par les luttes d’influences et des conflits d’intérêts colossaux. Pour comprendre il faut se remettre dans le climat de l’époque.
Au niveau de la Kabylie une lutte sans merci pour le contrôle de la région mine les rapports entre les deux formations politiques traditionnelles des deux frères-ennemis. Le front des forces socialistes (FFS) de Hocine Aït Ahmed et le rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) de Saïd Sadi, s’accusaient mutuellement de faire le jeu des islamistes pour le premier et celui du pouvoir pour le second. Partagés entre les partisans de St Egidio et ceux des groupes armés d’auto-défenses (GLD), les hommes politiques locaux polarisent toutes les tensions au niveau national, et même au-delà, entre réconciliateurs et éradicateurs.
A l’échelle nationale, le pays vivait dans une quasi-guerre civile, guerre contre les civils plus précisément. Les différentes factions réglaient les comptes à coup de massacres de civils, interposés. Les islamistes décidés à prendre le pouvoir, redoublent de férocité envers tous ceux et celles qui aspiraient à autre chose que l’établissement d’une république islamique. Avec des éléments infiltrés pour orienter le conflit et garder son contrôle. Aux exactions commises par ces derniers l’armée régulière répondait par des actes tout aussi violents que répréhensibles. Des villages entiers sont massacrés, des journalistes et autres artistes et intellectuels sont assassinés quotidiennement.
Au sommet de l’Etat le général Lyamine Zeroual, peu rompu à la pratique politique éprouvait de plus en plus du mal à équilibrer les forces antagonistes en place. Le général Betchine Mohamed, son influent conseille réconciliateur, essuient les coups d’une presse maniable à volonté. Il subissait les foudres du cercle d’Oujda et des jeunes officiers que l’ancien régime sous Chadli a propulsé au sommet de la hiérarchie militaire et des services de renseignements.
Dans le but déstabiliser le camp présidentiel, il donné comme principal instigateur dans des affaires de malversations et détournements de fonds qui sont rendus publiques. L’affaire du rond à béton ukrainien irradié, l’affaire COSIDER, et l’affaire du professeur Yessad réfugié en Allemagne sont faisaint la une des gazettes.
Les généraux Larbi Belkheir, Nezzar, Toufik Medienne… ont horrifiés de savoir qu’un nouvel accord puisse être passé avec les islamistes. Après celui passé en 1991 entre le président Chadli et les dirigeants du FIS, front islamique du salut, qui avait failli les envoyer à l’abattoir. Les militaires craignaient par-dessus tout une fin de règne sanglante à l’iranienne au moment de la chute du Shah. C’est alors que tous les moyens étaient mis en œuvre pour faire capoter l’entreprise de la réconciliation et pousser le président Zeroual vers la sortie.
L’importance de la Kabylie pour la stabilité du pays, faisait d’elle une pièce maitresse sur l’échiquier politique algérien. L’assassinat de Lounès Matoub rentre dans la double stratégie de détourner définitivement l’opinion publique de l’option islamiste, et créer assez d’instabilité politique pour renvoyer le général Lyamine Zeroual terminer sa partie de dominos.
Sans pour autant sous-estimer la volonté manifeste du pouvoir de priver la Kabylie d’un homme écouté et adulé par les masses. Comme par tous les temps, casser du Kabyle assure à la caste au pouvoir une chose essentielle à sa pérennité aux commandes.
Dans le deuxième volet nous retracerons les six derniers mois de vie de Lounès Matoub, dont l’affaire du visa de sa femme. Nous ferons tomber les masques.
Zahir BOUKHLIFA - Kabyle.com
Zahir BOUKHLIFA
25 juin 1998, le chanteur kabyle Lounès Matoub est assassiné au lieu dit Tala Bounane, à quelques kilomètres de chez lui à Tawrirt Moussa en Kabylie. Sa femme et ses deux belles-sœurs seront blessées dans l’attentat. Ses assaillants, une dizaine selon des témoins oculaires, s’évanouissent dans la nature.
Dix ans après l’assassinat de celui que la Kabylie considérait jusque là comme son porte-parole, les coupables courent toujours. L’enquête menée par les services de sécurité est loin de faire la lumière sur les véritables auteurs et commanditaires. Pour la famille, les proches, et le simple citoyen, le travail des policiers et des magistrats est soumis à une extrême pression du pouvoir politique. Au lieu de chercher les coupables, les autorités se consacrent à les protéger.
L’affaire Lounès Matoub est avant tout une affaire politique avant d’être judiciaire. Les conflits d’intérêts sont tellement énormes, qu’ils rappellent étrangement ceux d’une autre, l’assassinat du président Mohamed Boudiaf.
Dix ans après, le temps semble donner raison à la rue qui scandaient à l’époque de la tragédie “pouvoir assassin“. Sauf que le terme pouvoir est confus et souvent à géométrie variable. Il arrange bien tout le monde, les coupables comme ceux qui mollement réclament justice et vérité. La justice dans son absolu a besoin de noms, de personnes physiques ou morales pour rendre un verdict. Comprendre par là la justice universelle, pas celle d’Alger soumise et indigne.
Dans ce premier volet nous essayerons de remettre l’affaire dans son contexte. Dans le deuxième je vous promets que ça va déménager. Excusez cette intrusion du je, c’est l’avant dernière, après, promis j’irai me faire oublier dans ce plat pays qui n’est pas le mien faute de colline.
L’Algérie des cendres et du sang :
L’attentat est survenu dans un climat dominé par les luttes d’influences et des conflits d’intérêts colossaux. Pour comprendre il faut se remettre dans le climat de l’époque.
Au niveau de la Kabylie une lutte sans merci pour le contrôle de la région mine les rapports entre les deux formations politiques traditionnelles des deux frères-ennemis. Le front des forces socialistes (FFS) de Hocine Aït Ahmed et le rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) de Saïd Sadi, s’accusaient mutuellement de faire le jeu des islamistes pour le premier et celui du pouvoir pour le second. Partagés entre les partisans de St Egidio et ceux des groupes armés d’auto-défenses (GLD), les hommes politiques locaux polarisent toutes les tensions au niveau national, et même au-delà, entre réconciliateurs et éradicateurs.
A l’échelle nationale, le pays vivait dans une quasi-guerre civile, guerre contre les civils plus précisément. Les différentes factions réglaient les comptes à coup de massacres de civils, interposés. Les islamistes décidés à prendre le pouvoir, redoublent de férocité envers tous ceux et celles qui aspiraient à autre chose que l’établissement d’une république islamique. Avec des éléments infiltrés pour orienter le conflit et garder son contrôle. Aux exactions commises par ces derniers l’armée régulière répondait par des actes tout aussi violents que répréhensibles. Des villages entiers sont massacrés, des journalistes et autres artistes et intellectuels sont assassinés quotidiennement.
Au sommet de l’Etat le général Lyamine Zeroual, peu rompu à la pratique politique éprouvait de plus en plus du mal à équilibrer les forces antagonistes en place. Le général Betchine Mohamed, son influent conseille réconciliateur, essuient les coups d’une presse maniable à volonté. Il subissait les foudres du cercle d’Oujda et des jeunes officiers que l’ancien régime sous Chadli a propulsé au sommet de la hiérarchie militaire et des services de renseignements.
Dans le but déstabiliser le camp présidentiel, il donné comme principal instigateur dans des affaires de malversations et détournements de fonds qui sont rendus publiques. L’affaire du rond à béton ukrainien irradié, l’affaire COSIDER, et l’affaire du professeur Yessad réfugié en Allemagne sont faisaint la une des gazettes.
Les généraux Larbi Belkheir, Nezzar, Toufik Medienne… ont horrifiés de savoir qu’un nouvel accord puisse être passé avec les islamistes. Après celui passé en 1991 entre le président Chadli et les dirigeants du FIS, front islamique du salut, qui avait failli les envoyer à l’abattoir. Les militaires craignaient par-dessus tout une fin de règne sanglante à l’iranienne au moment de la chute du Shah. C’est alors que tous les moyens étaient mis en œuvre pour faire capoter l’entreprise de la réconciliation et pousser le président Zeroual vers la sortie.
L’importance de la Kabylie pour la stabilité du pays, faisait d’elle une pièce maitresse sur l’échiquier politique algérien. L’assassinat de Lounès Matoub rentre dans la double stratégie de détourner définitivement l’opinion publique de l’option islamiste, et créer assez d’instabilité politique pour renvoyer le général Lyamine Zeroual terminer sa partie de dominos.
Sans pour autant sous-estimer la volonté manifeste du pouvoir de priver la Kabylie d’un homme écouté et adulé par les masses. Comme par tous les temps, casser du Kabyle assure à la caste au pouvoir une chose essentielle à sa pérennité aux commandes.
Dans le deuxième volet nous retracerons les six derniers mois de vie de Lounès Matoub, dont l’affaire du visa de sa femme. Nous ferons tomber les masques.
Zahir BOUKHLIFA - Kabyle.com
Zhafit- Admin
- Nombre de messages : 13597
Date d'inscription : 26/04/2008
Re: 10ème anniversassinat de Matoub Lounes
j'espère seulement que ne sont pas ces photos qu'on va voir defilées le jour "J" dont tu parles.ça sera perdu d'avance cet hommage.
Maximus- Nombre de messages : 1498
Date d'inscription : 04/05/2008
Re: 10ème anniversassinat de Matoub Lounes
un petit geste à faire: allumons 10 bougies à la mémoire de Matoub, essayons d'ecouter que Matoub le 25 juin...
Maximus a écrit:il n' y aura pas de jour "J" j' en suis persuadé.
Zhafit- Admin
- Nombre de messages : 13597
Date d'inscription : 26/04/2008
Re: 10ème anniversassinat de Matoub Lounes
je dis pas le contraire .mais l'anniversaire passera inaperçu. je parle biensur aux associations.
Maximus- Nombre de messages : 1498
Date d'inscription : 04/05/2008
Re: 10ème anniversassinat de Matoub Lounes
pis encore le 25 comme d'hab tu aura le droit à des dj de rai et de staifi comme d'hab.
Maximus- Nombre de messages : 1498
Date d'inscription : 04/05/2008
Re: 10ème anniversassinat de Matoub Lounes
y a l'association qui porte son nom à Aokas, elle est parmi les premieres association Matoub Lounes en Algerie... la plupart des associations portant son nom sont eteintes a cause du comportement de sa soeur qui accuse le RCD d'etre derriere cet assassinat...
Zhafit- Admin
- Nombre de messages : 13597
Date d'inscription : 26/04/2008
Re: 10ème anniversassinat de Matoub Lounes
sa soeur ne represente qu'elle méme .cette Malika n'est pas à ,prendre au sérieu. elle a fait la vedette sur la mémoire de son frére.elle n'a pas honte.
Maximus- Nombre de messages : 1498
Date d'inscription : 04/05/2008
Re: 10ème anniversassinat de Matoub Lounes
elle est la presidente de la fondation Matoub et elle fait le jeu des clans occultes... voila, pourquoi y a pas un engouement populaire!
Zhafit- Admin
- Nombre de messages : 13597
Date d'inscription : 26/04/2008
Re: 10ème anniversassinat de Matoub Lounes
Maximus a écrit:j'espère seulement que ne sont pas ces photos qu'on va voir defilées le jour "J" dont tu parles.ça sera perdu d'avance cet hommage.
boutflika- Nombre de messages : 234
Date d'inscription : 19/05/2008
Re: 10ème anniversassinat de Matoub Lounes
c'est un language trés désolant dans un forum qui veut repartir sur de bonnes auspices.je laisse le soin aux modérateurs de t'avertir.
Maximus- Nombre de messages : 1498
Date d'inscription : 04/05/2008
Re: 10ème anniversassinat de Matoub Lounes
Lounès Matoub: les six derniers mois de la vie du rebelle (2ème partie)
Lounès Matoub rentre pour la dernière fois en Algérie le 13 juin 1998, il avait rendez-vous avec son destin. La seule consolation au crime, il est mort qu’il a vécu, debout. Dans ce volet nous aborderons les événements qui ont précédé sa mort. Le meilleur est pour la fin.
Lundi 23 juin 2008
Lire
Zhafit- Admin
- Nombre de messages : 13597
Date d'inscription : 26/04/2008
Re: 10ème anniversassinat de Matoub Lounes
Affaire Lounès Matoub
Par:
Zahir Boukhelifa
La récente union du chanteur Melle B. Nadia, jeune étudiante en architecture à Tizi-Ouzou, l’avait obligé à ne pas quitter le pays pour de longues périodes. Ainsi, entre janvier 1998 et juin de la même année, le chanteur a effectué trois allers-retours entre l’Algérie et la France. Trois déplacements qui n’excédaient guère un mois. Les trois pour des raisons professionnelles : concert du 17 janvier au Zénith de Paris et enregistrement de son dernier album.
Photo Kabyle.com D.R.
Lounès rentre pour la dernière fois en Algérie le 13 juin 1998, avec dans ces bagages le master contenant sa dernière œuvre artistique. Il est récupéré à l’aéroport par son producteur de musique et sa je une épouse.
Affaire du visa
Se sachant menacé, il avait pris ces dispositions sept mois auparavant en décembre 1997, pour faire partir sa femme dans un lieu sûr en France. Pour obtenir le fameux visa, cadre du RCD Nordine Aït Hamouda se propose pour s’occuper de cette formalité. Le passeport de la jeune mariée a été remis au député mi-décembre 1997 dans l’espoir d’obtenir le sésame pour le mois de janvier, et permettre aussi qu’elle puisse assister au concert prévu pour la célébration de Yennayer, le nouvel an berbère. Faute de ce document de voyage, le concert s’était déroulé sans elle et il était obligé de rentrer au pays quelques jours après. Invité au dixième anniversaire du RCD, qui s’est déroulé le 26 février 1998 à Alger, il avait saisi l’occasion pour tirer au clair cette affaire de visa avec le chef du par le Dr Said Sadi. Le leader politique lui refît la même promesse qu’au téléphone une semaine auparavant. Malgré les promesses des uns et des autres et le concours d’une troisième personnalité politique, le député Amara Benyounes. C’était sans sa femme que Lounès Matoub s’envola pour la France le 17 Avril 1998. Il rentre au pays pour une dizaine de jours le 16 mai sans avoir achevé l’enregistrement de son album. Il avait tenté en vain de rappeler ceux qui des mois durant le mener en bateau pour le visa de sa femme. C’était le silence radio, personne ne répondait et les messages qu’ils laissaient aux secrétaires et autres personne de leur entourage restaient sans suite. Le 25 mai 1998, il s’envola de nouveau pour Paris, pour ne revenir le 13 juin une fois son travail bouclé. Nadia sa femme et son producteur de musique l’avait accueilli à l’aéroport d’Alger. Après l’euphorie des retrouvailles, la réalité du quotidien ne tarda pas à le rattraper, avec la question de plus en plus urgente du visa. Le Dr Saïd Sadi, ne répondait plus au téléphone. Désormais c’est sa secrétaire Mme Hammouche qui avait pris le relais. Aux alentours du 20 juin Mr Ould Ali El Hadi, cadre au bureau régional du RCD à Tizi-Ouzou était venu remettre un message de la part de Mme Hammouche qui demandait à Lounès de l’appeler en toute urgence. Croyant que le visa de sa femme était fin prêt, il s’empressa de rentrer en contact dans la même journée. La secrétaire de Dr Sadi avait demandé de lui faxer la photocopie de sa carte bleue pour compléter le dossier, tout en promettant enfin le visa au plus tard le 28 juin 1998. Trois jours avant, le 25 juin Lounès tombait sur une route de Kabylie.
L’ambassade de France en Algérie n’a pas souhaité s’exprimer sur cette affaire. Et pourtant, avant le 25 juin 1998 aucun dossier au nom Mme Matoub n’est déposé auprès du bureau des visas. Ce n’est qu’en juillet 1998 qu’on retrouve une trace de cette démarche. Le marchandage, ou plutôt le chantage au visa a été la monnaie d’échange courante. Ainsi c’est en menaçant de ne pas tenir la conférence de presse organisée par le RCD, qu’elle avait pu obtenir des visas pour sa famille. C’est au pied de l’estrade que l’affaire a été conclue avec le Dr Said Sadi par l’intermédiaire de ces conseillers. Le visa de sa femme a été le prétexte pour ramener et maintenir Lounès Matoub en Algérie en attendant son exécution. Les acteurs de ce premier acte de la tragédie, laisseront la place aux professionnels de la mort commettre leur forfait. Ils n’abandonneront pas pour autant la partie, ils investissent la scène médiatique. Pour s’assurer que le crime soit rentabilisé politiquement jusqu’à la dernière goute de sang, ils lancent la grosse artillerie de la communication. Ceux qui pendant les trois derniers mois évitaient le chanteur, comme s’ils avaient la peste sortent des bois. Rien n’est laissé au hasard. Médias, tracts, déclarations, la ronéo avait commencé à tourner avant quatorze heures ce 25 juin 1998.
Scène du crime
25 juin vers la fin de matinée, accompagné de sa femme Nadia et de ses deux belles-sœurs Farida et Ourida, Matoub Lounès se rend dans la ville de Tizi-Ouzou pour déjeuner au restaurant Le Concorde. Vers 13h30 ils décident de rentrer au village. Vers 13H45, arrivée au lieu dit Tala Bounane, la voiture essuient les premières salves juste avant de s’engager dans un virage difficile.
Selon les témoins de la scène, sa femme et ses deux belles-sœurs également victimes dans l’attentat, Lounès perd le contrôle de la voiture, pour s’immobiliser sur le côté haut de la route. Il saisit son arme une kalachnikov et riposte. Il vida deux chargeurs, mais la position haute des embusqués rendait la tache difficile.
La voiture essuie d’autres tirs de l’arrière droit, les terroristes embusqués sur le bas côté de la chaussée avancent en faisant feu à volonté. Touché au bras Lounès ouvre la porte et essaye de s’extraire de la voiture pour mieux riposter, il est empêché par ses accompagnatrices.
A court de munition, le chanteur continue de riposter avec son pistolet automatique, mais touché par trois balles c’est un homme agonisant que les terroristes extraient de la voiture pour lui porter le coup de grâce.
Selon Farida sa belle-sœur, c’est Nacer Bellaouche (reconnu sur les photos présentées par les patriotes) qui avait vidé son chargeur à terre avant de lui loger une balle au milieu du front. Comme par enchantement ce suspect disparait de la liste que les autorités ont rendu public comme étant les assassins du chanteur.
Selon le rapport balistique le chanteur avait reçu sept balles dans le corps. Trois balles dont celle du bras, quand il était à l’intérieur de la voiture et quatre autres à bout portant quand il était allongé par terre. Le nombre soixante dix huit 78 impacts recensés sur la voiture est avancé par la presse. Un décompte attentif du détail présenté dans le document de la fondation Matoub Lounès, on dénombre exactement 126 impacts de balles sur la voiture, équivalent de quatre chargeurs de kalachnikov.
Un troisième témoin, un villageois des environs qui descendaient à bord de sa voiture et en compagnie de sa femme au même moment avait essuyé des tirs. Son véhicule est endommagé par des tirs, mais son témoignage est tellement confus qu’il ne permet aucune avancée significative…Qui sont les assassins de Lounès ?
Par:
Zahir Boukhelifa
La récente union du chanteur Melle B. Nadia, jeune étudiante en architecture à Tizi-Ouzou, l’avait obligé à ne pas quitter le pays pour de longues périodes. Ainsi, entre janvier 1998 et juin de la même année, le chanteur a effectué trois allers-retours entre l’Algérie et la France. Trois déplacements qui n’excédaient guère un mois. Les trois pour des raisons professionnelles : concert du 17 janvier au Zénith de Paris et enregistrement de son dernier album.
Photo Kabyle.com D.R.
Lounès rentre pour la dernière fois en Algérie le 13 juin 1998, avec dans ces bagages le master contenant sa dernière œuvre artistique. Il est récupéré à l’aéroport par son producteur de musique et sa je une épouse.
Affaire du visa
Se sachant menacé, il avait pris ces dispositions sept mois auparavant en décembre 1997, pour faire partir sa femme dans un lieu sûr en France. Pour obtenir le fameux visa, cadre du RCD Nordine Aït Hamouda se propose pour s’occuper de cette formalité. Le passeport de la jeune mariée a été remis au député mi-décembre 1997 dans l’espoir d’obtenir le sésame pour le mois de janvier, et permettre aussi qu’elle puisse assister au concert prévu pour la célébration de Yennayer, le nouvel an berbère. Faute de ce document de voyage, le concert s’était déroulé sans elle et il était obligé de rentrer au pays quelques jours après. Invité au dixième anniversaire du RCD, qui s’est déroulé le 26 février 1998 à Alger, il avait saisi l’occasion pour tirer au clair cette affaire de visa avec le chef du par le Dr Said Sadi. Le leader politique lui refît la même promesse qu’au téléphone une semaine auparavant. Malgré les promesses des uns et des autres et le concours d’une troisième personnalité politique, le député Amara Benyounes. C’était sans sa femme que Lounès Matoub s’envola pour la France le 17 Avril 1998. Il rentre au pays pour une dizaine de jours le 16 mai sans avoir achevé l’enregistrement de son album. Il avait tenté en vain de rappeler ceux qui des mois durant le mener en bateau pour le visa de sa femme. C’était le silence radio, personne ne répondait et les messages qu’ils laissaient aux secrétaires et autres personne de leur entourage restaient sans suite. Le 25 mai 1998, il s’envola de nouveau pour Paris, pour ne revenir le 13 juin une fois son travail bouclé. Nadia sa femme et son producteur de musique l’avait accueilli à l’aéroport d’Alger. Après l’euphorie des retrouvailles, la réalité du quotidien ne tarda pas à le rattraper, avec la question de plus en plus urgente du visa. Le Dr Saïd Sadi, ne répondait plus au téléphone. Désormais c’est sa secrétaire Mme Hammouche qui avait pris le relais. Aux alentours du 20 juin Mr Ould Ali El Hadi, cadre au bureau régional du RCD à Tizi-Ouzou était venu remettre un message de la part de Mme Hammouche qui demandait à Lounès de l’appeler en toute urgence. Croyant que le visa de sa femme était fin prêt, il s’empressa de rentrer en contact dans la même journée. La secrétaire de Dr Sadi avait demandé de lui faxer la photocopie de sa carte bleue pour compléter le dossier, tout en promettant enfin le visa au plus tard le 28 juin 1998. Trois jours avant, le 25 juin Lounès tombait sur une route de Kabylie.
L’ambassade de France en Algérie n’a pas souhaité s’exprimer sur cette affaire. Et pourtant, avant le 25 juin 1998 aucun dossier au nom Mme Matoub n’est déposé auprès du bureau des visas. Ce n’est qu’en juillet 1998 qu’on retrouve une trace de cette démarche. Le marchandage, ou plutôt le chantage au visa a été la monnaie d’échange courante. Ainsi c’est en menaçant de ne pas tenir la conférence de presse organisée par le RCD, qu’elle avait pu obtenir des visas pour sa famille. C’est au pied de l’estrade que l’affaire a été conclue avec le Dr Said Sadi par l’intermédiaire de ces conseillers. Le visa de sa femme a été le prétexte pour ramener et maintenir Lounès Matoub en Algérie en attendant son exécution. Les acteurs de ce premier acte de la tragédie, laisseront la place aux professionnels de la mort commettre leur forfait. Ils n’abandonneront pas pour autant la partie, ils investissent la scène médiatique. Pour s’assurer que le crime soit rentabilisé politiquement jusqu’à la dernière goute de sang, ils lancent la grosse artillerie de la communication. Ceux qui pendant les trois derniers mois évitaient le chanteur, comme s’ils avaient la peste sortent des bois. Rien n’est laissé au hasard. Médias, tracts, déclarations, la ronéo avait commencé à tourner avant quatorze heures ce 25 juin 1998.
Scène du crime
25 juin vers la fin de matinée, accompagné de sa femme Nadia et de ses deux belles-sœurs Farida et Ourida, Matoub Lounès se rend dans la ville de Tizi-Ouzou pour déjeuner au restaurant Le Concorde. Vers 13h30 ils décident de rentrer au village. Vers 13H45, arrivée au lieu dit Tala Bounane, la voiture essuient les premières salves juste avant de s’engager dans un virage difficile.
Selon les témoins de la scène, sa femme et ses deux belles-sœurs également victimes dans l’attentat, Lounès perd le contrôle de la voiture, pour s’immobiliser sur le côté haut de la route. Il saisit son arme une kalachnikov et riposte. Il vida deux chargeurs, mais la position haute des embusqués rendait la tache difficile.
La voiture essuie d’autres tirs de l’arrière droit, les terroristes embusqués sur le bas côté de la chaussée avancent en faisant feu à volonté. Touché au bras Lounès ouvre la porte et essaye de s’extraire de la voiture pour mieux riposter, il est empêché par ses accompagnatrices.
A court de munition, le chanteur continue de riposter avec son pistolet automatique, mais touché par trois balles c’est un homme agonisant que les terroristes extraient de la voiture pour lui porter le coup de grâce.
Selon Farida sa belle-sœur, c’est Nacer Bellaouche (reconnu sur les photos présentées par les patriotes) qui avait vidé son chargeur à terre avant de lui loger une balle au milieu du front. Comme par enchantement ce suspect disparait de la liste que les autorités ont rendu public comme étant les assassins du chanteur.
Selon le rapport balistique le chanteur avait reçu sept balles dans le corps. Trois balles dont celle du bras, quand il était à l’intérieur de la voiture et quatre autres à bout portant quand il était allongé par terre. Le nombre soixante dix huit 78 impacts recensés sur la voiture est avancé par la presse. Un décompte attentif du détail présenté dans le document de la fondation Matoub Lounès, on dénombre exactement 126 impacts de balles sur la voiture, équivalent de quatre chargeurs de kalachnikov.
Un troisième témoin, un villageois des environs qui descendaient à bord de sa voiture et en compagnie de sa femme au même moment avait essuyé des tirs. Son véhicule est endommagé par des tirs, mais son témoignage est tellement confus qu’il ne permet aucune avancée significative…Qui sont les assassins de Lounès ?
Zhafit- Admin
- Nombre de messages : 13597
Date d'inscription : 26/04/2008
Re: 10ème anniversassinat de Matoub Lounes
Conférence de Mohamed Benchicou à Tizi-Ouzou
Le colloque devrait s’étaler sur deux jours, mais les autorités ont empêché qu'il se poursuive. Devant cette interdiction les organisateurs ont procédé à la modification de leur programme. C’est ainsi que la conférence de Mohamed Benchicou prévue pour demain jeudi a été devancé et organisée cet après midi aux environs de 15h.
Photographie Kamel Kabyle.com D.R.
Le colloque devrait s’étaler sur deux jours, mais les autorités ont empêché qu'il se poursuive. Devant cette interdiction les organisateurs ont procédé à la modification de leur programme. C’est ainsi que la conférence de Mohamed Benchicou prévue pour demain jeudi a été devancé et organisée cet après midi aux environs de 15h.
Photographie Kamel Kabyle.com D.R.
Zhafit- Admin
- Nombre de messages : 13597
Date d'inscription : 26/04/2008
Re: 10ème anniversassinat de Matoub Lounes
Maximus a écrit:c'est un language trés désolant dans un forum qui veut repartir sur de bonnes auspices.je laisse le soin aux modérateurs de t'avertir.
ma d rsas ay neqen aqli ur muthegh ara
ma d lhlak di dkhelqen ur yezdigh ara
boutflika- Nombre de messages : 234
Date d'inscription : 19/05/2008
Re: 10ème anniversassinat de Matoub Lounes
le probléme des kabyles et qu'ils ont folklorisé même le combat de matoub
je ne peux pas cautionner ces festivités ,c'est une deuxiéme mort de matoub
je ne peux pas cautionner ces festivités ,c'est une deuxiéme mort de matoub
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