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Ait Menguellat

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Ait Menguellat  Empty Ait Menguellat

Message  aokas-aitsmail Jeu 9 Déc - 18:59

Par: Ariless
En affirmant qu'il ne fait pas de politique, Ait Menguellat veut dire en fait qu'il n'est pas militant de Tamazight, encore moins militant kabyle. Il en a tous les droits. Il a écrit quelques chansons respirant le nationalisme algérien, d'autres trés virulentes vis à vis du régime, d'autres encore, trés belles, célébrant l'amazighité et les vertus du retours aux sources. Il a également pas mal vilipendé “le kabyle” (aqvayli). Pour tout kabyle pétri dans sa culture, qui saisit la finesse et la force de lexpression kabyle, Il est indéniable qu'Ait Menguellat est passé maitre des belles tournures et des nuances à la limite sarcastiques de la langue kabyle. Malheureusement, tout s'arrête là pour Ait Menguellat. Sa poésie est belle, mais éparpillée et sans “esprit”.

Parfois, les thémes qu'il approches frolent le moralisme stérile et le vulgaire conservatisme arabo-islamique exprimé dans un kabyle impeccable. Dans certaine chansons (ay avehri id ifalen, a sefru, a mmi, a fennan et beaucoup d'autres encore) il respire la modernité et l'universalime dépassant de loin la culture de certains de ses fans plus agés ou moins instruits. On peut dire qu'Ait Menguellat n'est engagé dans rien du tout. Il ne vise paspréalablement un théme pour communiquer avec son public à coup de rimes (tel Mohand u M'hand). Depuis que Lounis ne chante plus exclusivement l'amour, Il éparpille ses chansons au gré de l'inspiration. Il ne défend pas quelque chose de particulier et n'a pas une ligne générale de pensée orientée vers la défense de l'amazigité, vers le nationalisme algérien, vers une idéologie, une philosophie ou une qualconque “way of life”. Il recherche la beauté du texte avant tout. Il me donne l'impression de quelqu'un qui met des centaines de vers indépendants sur papier, au fur et à mesure que l'inspiration lui vient. Ensuite il regroupe les vers les plus apparentés pour en faire une unité traitant grossiérement du même sujet. Cette impression est d'autant plus confortés que Lunis a souvent répété que l'auditeur est libre de donner la signification qu'il veut à chacun de ses poéme. On est là trés proche du phénomène de l'écriture automatique, non conceptualisée, non orientée, non structurée. La plupart de ses textes ne cadrent pas avec sa personnalité.

La seule fois où il a pensé bien faire en mettant un pied dans la politique, c'était en essayant d'aider Bouteflika à “éteindre le feu qui ravage le pays”, selon l'expression des tartuffes islamistes et des hypocrites du régime. Ait Menguellat a commis une gaffe monumentale. La gaffe ne consistait pas à applaudire ce cacique du FLN reconverti en en démocrate sauveur de pays en flammes, mais déja à répondre à son invitation. À partir du moment oũ Lounis s'était retrouvé aux premiers rangs à écouter sagement le discours de cet immonde personnage sans montrer aucun signe de désapprobation, il pouvait faire ce qu'il voulait: applaudir, embrasser le nain, lui serrer la main, l'ovationner, lui cirer les pompes ou lui jeter des fleurs. Le mal était déja fait.

Que Le Nain insulte le peuple kabyle devant un parterre de kabyles de service, passe encore, car nous sommes habitués depuis 1949. Mais la présence d'Ait Menguellat était calculée par la roublardise arabo-islamique: il ne s'agissait plus d'insulter le peuple kabyle, mais de l'humilier en l'insultant pendant le poéte le plus adulé par les kabyles applaudissait. Ait Menguellat avait beau justifier son geste en invoquant la politesse et les bonnes maniéres, cela ne passe pas. Au lieu de s'excuser auprés de son public en avouant qu'il s'était fait piéger comme un bleu, il persiste dans sa fuite en avant en affrontant les reproches de son public par média interposé. De guerre lasse, le poéte change de stratégie en espérant sauver une partie de son public: il se transforme dans ses derniers albums en victime, non pas de Boutef et du système, mais des kabyles eux mêmes. Désormais, Ait Menguellat ne chante plus que pour les plus de 50 ans. Pour la jeunesse, il n'est qu'un “has been” aigris et vindicatif. Matoub, par sa fougue et son esprit combatif, avait déja pas mal érodé sa popularité chez les jeunes.
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aokas-aitsmail

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