Jubilé Nasri Nadir samedi 28 septembre 2019

Mohand Djouder (CRBAokas)  : Le « douanier » des stades
 
La cité des palmiers d’Aokas est un véritable vivier de jeunes footballeurs. A l’image des enfants des favélas brésiliennes, ceux de cette cité commencent à taper dans le ballon sur un terrain pierreux et poussiéreux au sortir du berceau. Ballon fait de chiffons, en caoutchouc ou, grâce divine, en cuir, la passion de jouer demeure la même. Mohand Djouder  faisait partie de cette génération des mordus de la balle ronde. Aujourd’hui, Djouder Mohand, né le 30 janvier 1970 à Aokas,  est fonctionnaire, marié et père de trois enfants.
A l’âge de quinze ans, les prouesses et la force tranquille du jeune Mohand sont remarquées par l’entraîneur du CRB Aokas qui décide de l’incorporer directement dans la section « juniors » où il réalise sans tarder de bien belles choses. L’année suivante - saison sportive 1986/1987 - il rejoint naturellement les « seniors » au sein desquels il occupe le poste de stoppeur en portant le N°4 qui ne le quittera jamais. Intraitable dans son secteur, Mohand ne laisse rien passer, si bien que ses camarades le surnomment « le douanier », allusion à l’agent dont le rôle est de bien garder la frontière de son État. Mohand a la nostalgie du temps passé et du football de sa jeunesse. En égrenant ses souvenirs footballistiques, il s’arrête de temps en temps pour rigoler un bon coup, ou pour sauter du coq à l’âne en racontant une anecdote qu’il juge intéressante à rapporter. Mais il garde surtout en mémoire la folle saison sportive 1993/1994 sous la présidence de feu Zizi Omar où le CRB Aokas réussit enfin à accéder en honneur. Une année à marquer d’une pierre blanche. Événement historique s’il en est !

oui

Aokas : Malek Bendris ou un portrait d’un homme qui respire le football

À Aokas, on ne peut pas parler de football sans évoquer le joueur Bendris Malek. Comme la plupart des jeunes de son époque, dès son plus petit âge – il est né le 24 avril 1953 - Bendris Malek a commencé à taper dans une balle confectionnée avec des chiffons fourrés dans un sachet en plastique.
Déjà, il manifestait de véritables prédispositions pour ce sport. Il faisait montre d’une habileté remarquable quand il s’emparait de la balle ronde… même si celle-ci n’est pas complètement sphérique.
En souriant, le joueur explique : « De mon temps, le ballon en caoutchouc ou en cuir était inaccessible aux petites bourses de nos parents. » La création, en 1971, du club de football local, le CR Aokas, est une aubaine formidable pour le jeune Bendris Malek qui vient d’atteindre ses dix-huit ans. Dès lors, il va se donner corps et âme à cette équipe qui ne tardera pas à faire la fierté de la région. Bendris Malek se souvient de ce jour marqué d’une pierre blanche.
« J’étais étudiant à Ben Aknoun quand je reçus un appel d’Aokas m’annonçant la naissance d’un club de football. Je n’en croyais pas mes oreilles, et je suppliais mon correspondant de répéter la nouvelle plusieurs fois pour réaliser que je ne rêvais pas. Un club de football à Aokas… mais c’est fabuleux ! J’avais hâte de rentrer au bled. »
Bendris Malek fera donc partie de cette première équipe de football, le CRAokas, qui participe au championnat de la wilaya de Sétif (Béjaia était alors une daïra de ce territoire administratif).Très heureux de pouvoir enfin étaler ses talents (et ses talons) sur un stade, Bendris Malek ne tardera pas à occuper une place prépondérante dans le team aokasien. Admirable ailier droit, il

donne souvent du fil à retordre à ses adversaires. Sa fougue et sa vivacité finissent toujours par payer tout en donnant une solide confiance à ses coéquipiers. Au cours de cette première saison sportive, le club montrera du bon et du moins bon, mais assurément beaucoup de meilleur, car il occupera finalement le haut du peloton à quelques pas du champion Ras- El-Oued.
Au cours de son service militaire, Bendris Malek jouera comme milieu récupérateur dans l’équipe de football de l’armée (DNC). Auprès des entraîneurs Boudmagh et un Bulgare, il aiguisera ses armes et s’illustrera dans plusieurs stades du pays avant de rejoindre son premier club où il occupera définitivement le poste de défenseur. Mais, de temps en temps, il ne lui déplaît pas de se convertir en attaquant pour aller taquiner les filets opposés et marquer des buts.
En 1976, le CRAokas devient CRBAokas suite à la nouvelle loi exigeant des clubs de divisions inférieures l’ajout à leur appellation du « B » de « Baladiyet ». Trois ans plus tard, Bendris Malek subira une opération chirurgicale qui mettra momentanément fin à sa passionnante carrière. Ensuite, pour des besoins professionnels, il ira s’établir à Batna où, amour du football oblige, il intégrera l’équipe de cette ville, le CAB en tant qu’adhérant . Puis, en 1987, l’ancien joueur retrouvera le CRBAokas dont il sera, à ce jour, un animateur efficient en qualité de secrétaire général.
Mais que pense Bendris Malek du football et des joueurs d’aujourd’hui ?
« Avant, on jouait pour les couleurs du club et la fierté locale. Nos efforts étaient payés en retour par la joie qu’on suscitait chez nos supporters. Aujourd’hui, le côté matériel a pris le dessus sur les sentiments et l’émotion. Attention, je ne suis pas contre la rémunération des joueurs, mais je déplore ce manque d’enthousiasme et de sacrifice volontaire qui caractérisaient le joueur d’antan. »

Akli Machou qui vient de nous quitter a pris part à ce match gala en tant gardien de but. il a été présent avec sa bonne humeur, sa joie et son eternel sourire

Le CRBAokas et l'association des anciens joueurs du CRBAokas doivent penser à rendre hommage à Akli Machou comme il a toujours fait de son vivant

repose en paix Akli!

oui