L’école doit être autonome des sphères politique, militaire et religieuse

LE Pr FARID BENRAMDANE AU CAFÉ PÉDAGOGIQUE DE BÉJAÏA
“L’école doit être autonome des sphères politique, militaire et religieuse”
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Le concept de qualité de l'éducation, qui devrait se traduire par des résultats scolaires très performants, constitue l’enjeu majeur du programme de réformes du système éducatif national mis en œuvre depuis 2003, a souligné le Pr Farid Benramdane, conseiller auprès de la ministre de l’Éducation nationale, chargé de la pédagogie et membre de la commission nationale des programmes. Invité au Café pédagogique de Béjaïa, organisé, hier, à la bibliothèque principale de la même ville, par l’association des journalistes correspondants locaux, en collaboration avec les éditions Tira, ce spécialiste national en toponymie a eu à traiter le thème “L’école algérienne, enjeux de qualité et horizons 2030. Quelles directions ?”

Développant les missions prioritaires de l’école, le Pr Benramdane affirme que “c’est la première fois depuis l’indépendance que notre pays se dote d’un document officiel de politique éducative nationale qui nous permet d’avoir une vision à long terme”. Pour lui, ce cadre stratégique, mis en place depuis l’arrivée en 2014 de Mme Nouria Benghabrit à la tête du secteur, vise notamment à assurer l’amélioration de la qualité de l’éducation et de la formation des futures générations, à l’horizon 2030. Partant du principe que “le temps scolaire est long”, le conférencier estime que la réforme du système éducatif doit passer par la refonte de la pédagogie, ce qui implique la refonte des contenus et des méthodes d’apprentissage, ainsi qu’une réorganisation des structures de l’éducation nationale de façon à permettre l’adaptation de la société algérienne dans un contexte de mondialisation économique et d’accélération du développement technologique. Cela étant dit, l’ex-doyen de la Faculté des Arts et des Lettres de l’université de Mostaganem tient à souligner que “l’école doit rester un espace de production et de reproduction du savoir. Autrement dit, c’est la transmission des valeurs de la société. C’est pour cela qu’elle doit être autonome des sphères politique, militaire et religieuse”. Ne mâchant pas ses mots, le Pr Benramdane qui a fait partie de la fameuse Commission nationale de réforme du système éducatif (CNRSE), présidée par le Pr Benali Benzaghou, avoue implicitement que l’école algérienne a failli dans sa mission, en affirmant que “nous avons une génération sous-qualifiée scientifiquement et disqualifiée pédagogiquement”.
Afin d’étayer ses propos, ce spécialiste national en toponymie et, néanmoins, membre du Conseil des experts de l'Unesco, met en avant certains indicateurs contenus dans le Programme international pour le suivi des acquis des élèves (Pisa 2015), une enquête menée tous les trois ans par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
L’orateur s’appuiera notamment sur le volume annuel d’enseignement, en rappelant qu’en Algérie, celui-ci est estimé à une moyenne de 24 semaines de classe, alors qu’en Corée du Sud, il s’élève à 48 semaines et en Tunisie à 40 semaines.


KAMAL OUHNIA

https://www.liberte-algerie.com/actualite/lecole-doit-etre-autonome-des-spheres-politique-militaire-et-religieuse-288996