La culture à Aokas souffrirait le trauMAK des autorités
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La culture à Aokas souffrirait le trauMAK des autorités
La culture à Aokas souffrirait le trauMAK des autorités
by Rachid C • July 17, 2017 • 0 Comments
Aokas
Depuis le début de l’année 2017, la dynamique Association Culturelle d’ Aokas (Azday Adelsan n Weqqas) avait invité en tout, 8 auteurs de livres à donner chacun sa conférence au centre culturel Rahmani Slimane. Elles sont, toutes, annulées, ces conférences, l’une après l’autre, sans aucun avertissement préalable. La plus récente à subir ce sort du refus, the latest but not the last, date du 15 juillet 2017, elle concerne l’écrivain Zoubir Zerarga. Sa conférence sur Son livre, “le Kabyle au grand nez”, s’est vu frappée d’interdiction par un pouvoir qui fourre son nez partout.
On vous laisse vous exciter autour des préparatifs qui vont bon train sur les roues bien huilées de votre diligence, inviter le conférencier et le monde qui va avec- ils peuvent venir de partout, parfois de relativement loin- au dernier moment la police vient et vous dit fermement et poliment de quitter les lieux et d’aller vous faire cul-tiver ailleurs, le centre Rahmani Slimane vous est fermé et de façon non négociable, c’est ce qu’on appelle avoir à faire à une république qui se fout éperdument de la gueule de son peuple. Le centre culturel, c’est l’état qui l’a construit, c’est l’état qui décide des hosts et des convives. Dans un pays qui pratique la politique du donnant-donnant, un état qui vous donne tout, vous lui devez quelque chose en contrepartie, au moins votre obéissance.
Avec la réalisation 100% citoyenne d’un théâtre de verdure unique en son genre dans le pays, Aokas semble se débrouiller un peu trop bien toute seule, elle risque d’échapper aux lenteurs bureaucratiques du système et de ce fait à son contrôle. Pour lui, le plus sûr moyen de gagner la course, c’est de courir tout seul. Comme au bon vieux temps de la Russie d’avant le mur, rien ne vaut la voie officielle, pour étouffer l’esprit d’initiative, votre république bananière vous met les bâtons dans les roues de votre diligence et des peaux de bananes le long de votre parcours.
D’où vient l’ordre pour une décision aussi injustifiée ? Cette série de conférences annulées coïncide, au fait, avec l’arrivée, au début de l’année en cours, au poste de chef de Daira, de Mme Talbi Malika qui, tout en admettant que c’est d’elle que vient l’ordre, dit avoir, elle-même, reçu l’ordre du sommet de la hiérarchie et, que ces annulations sont destinées à cibler le MAK dont l’activisme aurait atteint dans cette ville un niveau qui, soi-disant, inquiète les autorités.
Or , Aokas, à en juger, faute de statistiques à l’appui, les manifestations pro MAK à travers la Kabylie, n’est pas le fief national du MAK par excellence, comme elle le prétend. Ces écrivains censurés ont eu ou auront l’occasion d’être accueillis un peu partout en Kabylie, y compris dans des endroits qui n’ont rien à envier en matière d’activisme independantiste à la ville d’Aokas.
Pourquoi, alors, Aokas, et seulement Aokas ? La réponse se trouverait du côté de l’excès de zèle de cette cheftaine qui, tout compte fait, voudrait s’affirmer, dans sa crainte du MAK, plus royaliste que le roi. Elle semble appliquer les directives, si directives il y’a, avec un excès de zèle propre à ces émissaires qui n’ont pas d’autres aptitudes à prouver pour faire aboutir leurs ambitions en dehors de celle qui consiste à gravir les échelons en se collant comme une puce au corps du système. Appelés à compenser leur manque de compétence par leur allégeance au système, ils sont psychologiquement condamnés à aller bien au-delà de ce qu’il leur demande.
Je suis une force qui va, écrivait Victor Hugo, mais pas dans le sens de l’esprit des lois de Montesquieu, lui répondrait la cheftaine ; en l’absence de toute morale politique, le contrat social suit le courant des forces qui vous font grimper.
Pour mieux suivre ce qui se passe avec la culture à Aokas on vous propose, ci-dessous, cet article d’El Watan.
(RC)
Sur fond de traque au MAK
Organiser un café littéraire à Aokas est devenu, depuis le début de l’année en cours, une entreprise qui met en alerte et mobilise l’attention et ce qui reste de l’intelligence des autorités à Aokas, station balnéaire sur la côte est de Béjaïa.
Depuis janvier, et ce à plusieurs reprises, la chef de la daïra, Malika Talbi, refuse de donner l’autorisation demandée par l’association Azday Adelsan n’Weqas (AAW) pour accueillir des auteurs et parler de leurs œuvres. Elle le fait depuis le début de l’année, date de son installation dans ses nouvelles fonctions, qui la propulse à cette responsabilité depuis son poste de chargée de communication au cabinet du wali de Tizi Ouzou, en passant par celui de responsable d’un musée dans la même ville.
Le 8 juillet dernier, le refus d’autoriser une conférence de l’auteur et photographe français Armand Vial, est le septième du genre qu’elle a signifié. Pourtant, ce n’est pas tant l’invité qui pose problème. Le jour-même, à peine quelques heures plus tard, Armand Vial a animé une conférence-débat au Théâtre régional sur invitation du café littéraire de Béjaïa, qui, quant à lui, ne s’encombre pas de demander d’autorisation. Qui dérange donc à Aokas ? Le musellement dont fait l’objet l’association se fait sur fond de la chasse aux autonomistes du MAK. On ne le dit pas officiellement, mais de hauts responsables l’ont bien affirmé. Les faits sont têtus.
Tout a commencé avec Larbi Yahioun, enseignant de tamazight et écrivain dans la région d’Akbou, invité pour le 14 janvier, par Azday Adelsan n’Weqas, pour débattre de «la langue kabyle dans la littérature et la science». Les autorités ont paniqué, Larbi Yahioun «est makiste» a-t-on crié. La chef de daïra a fait savoir aux organisateurs, par le biais du président de l’APC d’Aokas, que l’invité est indésirable.
«On nous a dit clairement que ce n’est même pas la peine de l’inviter et que la conférence sera interdite», affirme à El Watan un membre de l’association. L’invité est quand même venu, devancé sur les lieux par la police. La rencontre n’a pas eu lieu et c’est parti pour une suite de refus. La nouvelle chef de daïra commence son mandat en gardant un œil sur le MAK, ce sont les instructions. Elle est désignée au moment où la chasse au MAK est déclenchée et fait fureur. La mission est d’autant plus sensible que cela concerne une commune que l’on pense être un des fiefs du MAK pour la raison, entre autres, que l’un des coordinateurs du mouvement de Ferhat M’henni, Mouloud Mebarki, est originaire de cette région. Aokas serait-elle surveillée à la loupe ?
Scénario
Le MAK revendique une base à Akbou également. Cette autre région, l’a-t-on aussi à l’œil ? Younès Adli a bien animé une rencontre à Tifrit (Akbou) en mars dernier, une semaine à peine après avoir été interdit de conférence à Aokas. Ses hôtes à Tifrit, dont Larbi Yahioun, n’ont fait que forcer les choses. Quand Younès Adli est arrivé dans la ville d’Aokas, le 4 mars dernier, pour une conférence, les 4×4 de la BRI avaient déjà pris position autour du centre culturel Rahmani Slimane pour interdire la rencontre. La foule qui s’y est constituée dans la colère a tenté de marcher en guise de protestation dans une atmosphère tendue. Younès Adli devait parler de «La pensée kabyle», comme résultat d’une recherche sociologique. Mais le thème aurait sonné dans l’esprit des autorités comme une métaphore de l’autonomie. Ce matin-là, même les travailleurs du centre culturel ont été interdits d’accéder à leur lieu de travail.
Mais, la «conférence» a eu lieu, malgré tout, dans un café public. Deux semaines plus tard, une autre interdiction est décidée dans les bureaux des autorités avec un scénario nouveau. Benhaïmi Loubna, une universitaire qui s’intéresse à la mythologie, a été «conseillée» d’annuler sa conférence programmée sur invitation d’Azday Adelsan n’Weqas pour le 18 mars autour des «mythes fondateurs des sociétés». Informée de l’interdiction et des risques qui découleraient en tentant de la tenir, elle a préféré ne pas s’y rendre. Pourtant, quelques jours plus tôt, la même universitaire a longuement débattu du même thème sur les ondes de la radio locale.
Un mois plus tard, Nabile Farès n’aura pas droit à l’hommage que devaient lui rendre l’universitaire Farida Boualit et l’écrivaine Rénia Aouadène, le 15 avril, dans, cette fois-ci, la bibliothèque municipale. Le même triste sort a été réservé pour une rencontre culturelle le 20 avril dernier que devait animer l’écrivain Hebbache Yacine autour de «Matoub Lounès, l’écrivain de la légende». L’interdiction est intervenue alors que les pouvoirs publics ont amorcé, cette année, un hommage pompeux au Rebelle sous le sceau de l’Etat algérien. On s’est efforcé à croire que c’est la conjoncture des dernières élections législatives qui dictait cette suite d’interdictions avant que l’épisode de 8 juillet dernier, avec Armand Vial, ne vienne rattraper la réalité d’une pratique administrative liberticide.
Refus de récépissé
C’est depuis janvier dernier que la daïra d’Aokas exige de Azday Adelsan n’Weqas de demander une autorisation pour chacune de ses activités. Elle s’y est conformée, mais depuis cette date l’association ne reçoit aucune notification de refus, ni même des accusés de réception de leurs demandes. «La police est pourtant destinataire d’une notification de refus pour justifier son intervention. Pourquoi, on ne nous le notifie pas ?» se demande, désabusé, Senoune Nadir, membre de l’association. «La chef de daïra a reconnu que c’est notre droit d’avoir ce récépissé et elle a promis d’y remédier, mais depuis rien», affirme Nadir.
Le refus d’établir un accusé de réception est réfléchi, parce que la détention de ce document permet, au-delà d’un certain délai, d’activer même en l’absence de notification de refus. Avant-hier, la chef de daïra a reçu une délégation de l’association. Parmi eux, on a compté des militants et élus du FFS et du RCD. La rencontre a servi à dire le ras-le-bol d’un musellement intolérable et d’une politique de deux poids, deux mesures que subit l’association Azday Adelsan n’Weqas aux dépens de l’expression culturelle, précisément, et de la liberté d’expression globalement. La rencontre n’a servi qu’à être informé que la chef de daïra reçoit des instructions d’en haut. Un en haut qui monterait certainement jusqu’à la haute hiérarchie de l’Etat, mais qui est du moins au niveau du wali. «C’est le MAK que nous visons, pas vous», a-t-on répondu à une des femmes intellectuelles qui ont vu leurs conférences interdites à Aokas. Celle-ci a demandé à voir le wali pour s’enquérir du pourquoi d’une interdiction administrative pour une intervention d’ordre universitaire.
Ainsi, le MAK n’a pas fini de mettre sur le qui-vive les autorités qui le voient partout, s’affolent et cafouillent. Azday Adelsan n’Weqas subit les conséquences d’un abus d’autorité. «Nous regrettons cet abus de pouvoir qui nous rappelle l’administration coloniale d’avant 1962 et nous appelons la population à rester vigilante et mobilisée pour défendre la liberté d’expression garantie pour tous par la constitution dans ce pays», écrit l’association qui s’apprête à recevoir un écrivain de la région pour animer une conférence autour de son roman Le montagnard au grand nez. Comprendra-t-on «Le grand nez» comme une métaphore exagérée du nif kabyle jusqu’à faire, encore une fois, le parallèle avec l’autonomie et interdire, pour la énième fois, la rencontre ?
http://www.elwatan.com/actualite/sur-fond-de-traque-au-mak-16-07-2017-349141_109.php
by Rachid C • July 17, 2017 • 0 Comments
En Kabylie, les villes “trop MAK” trauMAKisent le pouvoir? TrauMAKisme quand tu nous tiens. Le MAK, la réponse qu’il faut à un bathisme qu’il ne fallait pas. Le MAK, ce n’est pas la cause, mais la triste conséquence.
Aokas
Depuis le début de l’année 2017, la dynamique Association Culturelle d’ Aokas (Azday Adelsan n Weqqas) avait invité en tout, 8 auteurs de livres à donner chacun sa conférence au centre culturel Rahmani Slimane. Elles sont, toutes, annulées, ces conférences, l’une après l’autre, sans aucun avertissement préalable. La plus récente à subir ce sort du refus, the latest but not the last, date du 15 juillet 2017, elle concerne l’écrivain Zoubir Zerarga. Sa conférence sur Son livre, “le Kabyle au grand nez”, s’est vu frappée d’interdiction par un pouvoir qui fourre son nez partout.
On vous laisse vous exciter autour des préparatifs qui vont bon train sur les roues bien huilées de votre diligence, inviter le conférencier et le monde qui va avec- ils peuvent venir de partout, parfois de relativement loin- au dernier moment la police vient et vous dit fermement et poliment de quitter les lieux et d’aller vous faire cul-tiver ailleurs, le centre Rahmani Slimane vous est fermé et de façon non négociable, c’est ce qu’on appelle avoir à faire à une république qui se fout éperdument de la gueule de son peuple. Le centre culturel, c’est l’état qui l’a construit, c’est l’état qui décide des hosts et des convives. Dans un pays qui pratique la politique du donnant-donnant, un état qui vous donne tout, vous lui devez quelque chose en contrepartie, au moins votre obéissance.
Avec la réalisation 100% citoyenne d’un théâtre de verdure unique en son genre dans le pays, Aokas semble se débrouiller un peu trop bien toute seule, elle risque d’échapper aux lenteurs bureaucratiques du système et de ce fait à son contrôle. Pour lui, le plus sûr moyen de gagner la course, c’est de courir tout seul. Comme au bon vieux temps de la Russie d’avant le mur, rien ne vaut la voie officielle, pour étouffer l’esprit d’initiative, votre république bananière vous met les bâtons dans les roues de votre diligence et des peaux de bananes le long de votre parcours.
D’où vient l’ordre pour une décision aussi injustifiée ? Cette série de conférences annulées coïncide, au fait, avec l’arrivée, au début de l’année en cours, au poste de chef de Daira, de Mme Talbi Malika qui, tout en admettant que c’est d’elle que vient l’ordre, dit avoir, elle-même, reçu l’ordre du sommet de la hiérarchie et, que ces annulations sont destinées à cibler le MAK dont l’activisme aurait atteint dans cette ville un niveau qui, soi-disant, inquiète les autorités.
Or , Aokas, à en juger, faute de statistiques à l’appui, les manifestations pro MAK à travers la Kabylie, n’est pas le fief national du MAK par excellence, comme elle le prétend. Ces écrivains censurés ont eu ou auront l’occasion d’être accueillis un peu partout en Kabylie, y compris dans des endroits qui n’ont rien à envier en matière d’activisme independantiste à la ville d’Aokas.
Pourquoi, alors, Aokas, et seulement Aokas ? La réponse se trouverait du côté de l’excès de zèle de cette cheftaine qui, tout compte fait, voudrait s’affirmer, dans sa crainte du MAK, plus royaliste que le roi. Elle semble appliquer les directives, si directives il y’a, avec un excès de zèle propre à ces émissaires qui n’ont pas d’autres aptitudes à prouver pour faire aboutir leurs ambitions en dehors de celle qui consiste à gravir les échelons en se collant comme une puce au corps du système. Appelés à compenser leur manque de compétence par leur allégeance au système, ils sont psychologiquement condamnés à aller bien au-delà de ce qu’il leur demande.
Je suis une force qui va, écrivait Victor Hugo, mais pas dans le sens de l’esprit des lois de Montesquieu, lui répondrait la cheftaine ; en l’absence de toute morale politique, le contrat social suit le courant des forces qui vous font grimper.
Pour mieux suivre ce qui se passe avec la culture à Aokas on vous propose, ci-dessous, cet article d’El Watan.
(RC)
Sur fond de traque au MAK
Organiser un café littéraire à Aokas est devenu, depuis le début de l’année en cours, une entreprise qui met en alerte et mobilise l’attention et ce qui reste de l’intelligence des autorités à Aokas, station balnéaire sur la côte est de Béjaïa.
Depuis janvier, et ce à plusieurs reprises, la chef de la daïra, Malika Talbi, refuse de donner l’autorisation demandée par l’association Azday Adelsan n’Weqas (AAW) pour accueillir des auteurs et parler de leurs œuvres. Elle le fait depuis le début de l’année, date de son installation dans ses nouvelles fonctions, qui la propulse à cette responsabilité depuis son poste de chargée de communication au cabinet du wali de Tizi Ouzou, en passant par celui de responsable d’un musée dans la même ville.
Le 8 juillet dernier, le refus d’autoriser une conférence de l’auteur et photographe français Armand Vial, est le septième du genre qu’elle a signifié. Pourtant, ce n’est pas tant l’invité qui pose problème. Le jour-même, à peine quelques heures plus tard, Armand Vial a animé une conférence-débat au Théâtre régional sur invitation du café littéraire de Béjaïa, qui, quant à lui, ne s’encombre pas de demander d’autorisation. Qui dérange donc à Aokas ? Le musellement dont fait l’objet l’association se fait sur fond de la chasse aux autonomistes du MAK. On ne le dit pas officiellement, mais de hauts responsables l’ont bien affirmé. Les faits sont têtus.
Tout a commencé avec Larbi Yahioun, enseignant de tamazight et écrivain dans la région d’Akbou, invité pour le 14 janvier, par Azday Adelsan n’Weqas, pour débattre de «la langue kabyle dans la littérature et la science». Les autorités ont paniqué, Larbi Yahioun «est makiste» a-t-on crié. La chef de daïra a fait savoir aux organisateurs, par le biais du président de l’APC d’Aokas, que l’invité est indésirable.
«On nous a dit clairement que ce n’est même pas la peine de l’inviter et que la conférence sera interdite», affirme à El Watan un membre de l’association. L’invité est quand même venu, devancé sur les lieux par la police. La rencontre n’a pas eu lieu et c’est parti pour une suite de refus. La nouvelle chef de daïra commence son mandat en gardant un œil sur le MAK, ce sont les instructions. Elle est désignée au moment où la chasse au MAK est déclenchée et fait fureur. La mission est d’autant plus sensible que cela concerne une commune que l’on pense être un des fiefs du MAK pour la raison, entre autres, que l’un des coordinateurs du mouvement de Ferhat M’henni, Mouloud Mebarki, est originaire de cette région. Aokas serait-elle surveillée à la loupe ?
Scénario
Le MAK revendique une base à Akbou également. Cette autre région, l’a-t-on aussi à l’œil ? Younès Adli a bien animé une rencontre à Tifrit (Akbou) en mars dernier, une semaine à peine après avoir été interdit de conférence à Aokas. Ses hôtes à Tifrit, dont Larbi Yahioun, n’ont fait que forcer les choses. Quand Younès Adli est arrivé dans la ville d’Aokas, le 4 mars dernier, pour une conférence, les 4×4 de la BRI avaient déjà pris position autour du centre culturel Rahmani Slimane pour interdire la rencontre. La foule qui s’y est constituée dans la colère a tenté de marcher en guise de protestation dans une atmosphère tendue. Younès Adli devait parler de «La pensée kabyle», comme résultat d’une recherche sociologique. Mais le thème aurait sonné dans l’esprit des autorités comme une métaphore de l’autonomie. Ce matin-là, même les travailleurs du centre culturel ont été interdits d’accéder à leur lieu de travail.
Mais, la «conférence» a eu lieu, malgré tout, dans un café public. Deux semaines plus tard, une autre interdiction est décidée dans les bureaux des autorités avec un scénario nouveau. Benhaïmi Loubna, une universitaire qui s’intéresse à la mythologie, a été «conseillée» d’annuler sa conférence programmée sur invitation d’Azday Adelsan n’Weqas pour le 18 mars autour des «mythes fondateurs des sociétés». Informée de l’interdiction et des risques qui découleraient en tentant de la tenir, elle a préféré ne pas s’y rendre. Pourtant, quelques jours plus tôt, la même universitaire a longuement débattu du même thème sur les ondes de la radio locale.
Un mois plus tard, Nabile Farès n’aura pas droit à l’hommage que devaient lui rendre l’universitaire Farida Boualit et l’écrivaine Rénia Aouadène, le 15 avril, dans, cette fois-ci, la bibliothèque municipale. Le même triste sort a été réservé pour une rencontre culturelle le 20 avril dernier que devait animer l’écrivain Hebbache Yacine autour de «Matoub Lounès, l’écrivain de la légende». L’interdiction est intervenue alors que les pouvoirs publics ont amorcé, cette année, un hommage pompeux au Rebelle sous le sceau de l’Etat algérien. On s’est efforcé à croire que c’est la conjoncture des dernières élections législatives qui dictait cette suite d’interdictions avant que l’épisode de 8 juillet dernier, avec Armand Vial, ne vienne rattraper la réalité d’une pratique administrative liberticide.
Refus de récépissé
C’est depuis janvier dernier que la daïra d’Aokas exige de Azday Adelsan n’Weqas de demander une autorisation pour chacune de ses activités. Elle s’y est conformée, mais depuis cette date l’association ne reçoit aucune notification de refus, ni même des accusés de réception de leurs demandes. «La police est pourtant destinataire d’une notification de refus pour justifier son intervention. Pourquoi, on ne nous le notifie pas ?» se demande, désabusé, Senoune Nadir, membre de l’association. «La chef de daïra a reconnu que c’est notre droit d’avoir ce récépissé et elle a promis d’y remédier, mais depuis rien», affirme Nadir.
Le refus d’établir un accusé de réception est réfléchi, parce que la détention de ce document permet, au-delà d’un certain délai, d’activer même en l’absence de notification de refus. Avant-hier, la chef de daïra a reçu une délégation de l’association. Parmi eux, on a compté des militants et élus du FFS et du RCD. La rencontre a servi à dire le ras-le-bol d’un musellement intolérable et d’une politique de deux poids, deux mesures que subit l’association Azday Adelsan n’Weqas aux dépens de l’expression culturelle, précisément, et de la liberté d’expression globalement. La rencontre n’a servi qu’à être informé que la chef de daïra reçoit des instructions d’en haut. Un en haut qui monterait certainement jusqu’à la haute hiérarchie de l’Etat, mais qui est du moins au niveau du wali. «C’est le MAK que nous visons, pas vous», a-t-on répondu à une des femmes intellectuelles qui ont vu leurs conférences interdites à Aokas. Celle-ci a demandé à voir le wali pour s’enquérir du pourquoi d’une interdiction administrative pour une intervention d’ordre universitaire.
Ainsi, le MAK n’a pas fini de mettre sur le qui-vive les autorités qui le voient partout, s’affolent et cafouillent. Azday Adelsan n’Weqas subit les conséquences d’un abus d’autorité. «Nous regrettons cet abus de pouvoir qui nous rappelle l’administration coloniale d’avant 1962 et nous appelons la population à rester vigilante et mobilisée pour défendre la liberté d’expression garantie pour tous par la constitution dans ce pays», écrit l’association qui s’apprête à recevoir un écrivain de la région pour animer une conférence autour de son roman Le montagnard au grand nez. Comprendra-t-on «Le grand nez» comme une métaphore exagérée du nif kabyle jusqu’à faire, encore une fois, le parallèle avec l’autonomie et interdire, pour la énième fois, la rencontre ?
http://www.elwatan.com/actualite/sur-fond-de-traque-au-mak-16-07-2017-349141_109.php
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Re: La culture à Aokas souffrirait le trauMAK des autorités
http://kabyleuniversel.com/2017/07/17/la-culture-a-aokas-souffrirait-le-traumak-des-autorites/
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