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Le mouvement associatif construit un théâtre en plein air à Aokas

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Message  laic-aokas Lun 17 Juil - 20:27

Le mouvement associatif construit un théâtre en plein air à Aokas


Les Synergies citoyennes des Ath Aïssa
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Grâce au bénévolat et à la solidarité citoyenne, l’association Thadukli du village Ath Aïssa, à Aokas, a pu planter plus de 3000 arbres, réalisé une bibliothèque, un stade de foot et un magnifique théâtre de verdure, où viennent se produire chanteurs et troupes théâtrales. Et ce, sans subventions et sans grands moyens. Comme Zouvga ou Iguersafen, Ath Aïssa fait désormais partie de ces villages modèles où les citoyens se prennent en charge et donnent l’exemple.

C’est un tout petit village que l’on a du mal à situer sur une carte. Une petite bourgade qui a l’air de sommeiller à l’ombre de ses arbres séculaires, accrochée depuis des siècles à son flanc de montagne qui fait face à la mer. Il ne faut cependant pas se fier au calme trompeur des lieux. Les habitants sont d’un dynamisme qui secoue les torpeurs et allège les lourdeurs.
Ils font montre d’une énergie qui ne déplace pas les montagnes mais les transforme. Et c’est exactement ce qui a été fait. Leur bout de montagne a donné naissance à un très beau théâtre de verdure qui ferait pâlir de jalousie même les grandes villes. Un projet solidaire. Sans argent et sans grands moyens. Avec juste l’union des bonnes volontés.
C’est une belle histoire qui commence au tout début de l’année 1986. Dans la tête de quelques doux rêveurs est né le farfelu projet de construire une bibliothèque. Diantre ! Rêver de bibliothèque et de livres quand les autres ne rêvent que de pizzerias et de fast-foods. Cette idée saugrenue a pourtant pris racine aussi solidement qu’un olivier. Ce groupe d’amis férus de lecture et de culture se réunit dans un endroit ombragé, un peu à l’écart du village. Le site s’appelle Boutheghwa et il a déjà la forme d’un théâtre naturel.
«En 1986, c’était la jungle ici. On a commencé par planter des arbres», dit l’un de ses vétérans assis à l’ombre de l’un des arbres qui font aujourd’hui 30 mètres de haut. La bibliothèque, qui est entre-temps sortie de terre en 1990, est devenue un lieu de rencontres, un bouillon de culture où s’entrecroisent les idées et convergent les bonnes volontés. On ne fait pas que refaire le monde ou les contours de son village, on y dispense aussi, plus prosaïquement, des cours de soutien scolaire aux écoliers et aux lycéens de la région.
Tout est fait par des bénévoles
C’est ainsi que dans ce petit village qui porte le nom d’Ath Aïssa, autour d’un noyau d’activistes passionnés, naît une dynamique qui va porter tous les projets communs. Ensemble, on va donc commencer par planter des arbres. Beaucoup d’arbres. Assez pour créer tout autour du théâtre naturel une petite pinède qui offre ombre et fraîcheur.
Troupes théâtrales ou groupes de musique, des artistes viennent s’y produire dans des conditions assez spartiates. Mais il fallait à chaque fois ramener 500 chaises. L’idée est donc venue de créer des gradins en béton, une scène pour les représentations et faire, en définitive, que le lieu devienne un vrai théâtre de verdure. Le deuxième pas a été la création de l’association Thadukli Ath Aïssa à partir de 2007. C’est elle qui va porter le projet du théâtre romain.
Les travaux sont lancés le vendredi 28 octobre 2016. Comme il se doit : avec un spectacle qui va rassembler du monde et offrir de la joie aux habitants. Sept mois de travaux, 32 vendredis de suite. Un groupe de bénévoles (Iwaziyen) dont le noyau dur se compose d’une trentaine de membres. A leur tête, Lkhier Djabri. Une barbe de prophète, des cheveux de chanteur pop, un look de charpentier américain et le cœur sur la main. L’infatigable Lkhier est au four et au moulin.
Il est trop modeste pour parler de son rôle, mais ses camarades soutiennent que c’est lui qui assure le suivi de tout le projet. Des bénévoles viennent d’autres villages et d’autres associations. On vient encourager, apporter un soutien moral et mettre la main à la pâte. Même les enfants du village, exilés dans les lointaines contrées d’Europe ou d’Amérique, mettent la main à la poche. A titre d’exemple, la diaspora kabyle à Montréal et aux Etats-Unis a envoyé un chèque de 2740 dollars.
Brahim Djabri est l’actuel secrétaire général de l’association. Il a été président pendant trois mandats successifs avant de céder sa place à une femme. Farida Djabri. Le choix est bien étudié : «Les femmes représentent près de 70% du public qui viennent aux représentations et aux galas. Il est donc tout à fait logique qu’elles soient associées à la gestion et à la prise de décision au sein de l’association.» Un féminisme naturel, qui coule de source. Les jours de volontariat, quand elles ne prennent pas une part active aux travaux, les femmes ramènent du café, des gâteaux et leurs beaux sourires qui donnent du cœur à l’ouvrage.
L’agora du village
Le site est surtout devenu l’agora du village, son sénat, renouant ou renouvelant l’assemblée des ancêtres, cette «tajmaath» où tout le monde pouvait donner son avis sur les affaires de la communauté. «C’est un lieu de dialogue et de concertation où se discutent les idées et les initiatives. Tout le monde peut donner son opinion y compris ‘‘thimgahrine’’, les vieilles femmes», dit Abderrahmane Amara, l’un des membres de l’association Azday qui anime, entre autres, le café littéraire d’Aokas.
«Nous sommes aussi dans la défense du terroir et du territoire quand nous nous mettons en tête de défendre la bande boisée d’Aokas contre l’appétit vorace des promoteurs immobiliers qui rêvent de faire place nette en coupant les arbres pour leurs cubes de béton», dit-il. Défendre sa culture passe assurément par la défense de la terre.
En fait, défendre le café littéraire, espace de débats et de culture, qui vient de se voir interdire, pour la huitième fois, une conférence avec un écrivain, ou défendre les espaces boisés publics participe de la même démarche. C’est ce que Abderrahmane Amara, qui se définit lui-même comme «un vestige à dater au carbone 14», appelle une «synergie citoyenne associative».
«Bien sûr, le café littéraire, c’est 50 personnes maximum, mais ici, c’est 1000 au minimum», tient-il à nuancer, mais peu importe le nombre, quand les volontés sont là, elles créent de l’énergie positive. Une énergie qui fonctionne malgré les interdictions qui frappent le café littéraire. «Dès qu’il y a le mot kabyle dans l’intitulé de la conférence, la police vient l’interdire», dit Fatah Bouhmila, membre d’Azday.
Les responsables de l’association ne rechignent pas à s’inspirer aussi de l’expérience des autres. «Nous sommes allés dans d’autres villages, comme Iguersafen ou Boumessaoud qui a eu le prix du village le plus propre cette année, pour nous inspirer de leurs méthodes d’organisation et de défense de l’environnement. Nous avons emmené 80 personnes au village de Boumessaoud», dit Brahim Djabri. Les villages pionniers dans la gestion associative des affaires communes, comme Zouvga, Iguersafen ou Boumessaoud, sont devenus des écoles.
«Notre prochain défi, notre prochaine bataille, c’est le recyclage des déchets. Il nous faudra sensibiliser les foyers au tri sélectif et à la protection de l’environnement», dit Brahim Djabri. Le défi est immense, à la mesure de la pollution qui est en train de gangrener tout le pays, à la mesure de l’incivisme qui s’est emparé des citoyens. Au dernier volontariat organisé par l’association, on a pu mesurer l’ampleur de la tâche. «On a fait une opération de nettoyage et, sur deux kilomètres de route nationale, on a ramassé 50 mètres cubes de bouteilles, canettes et autres détritus», affirme Brahim.
En plus, c’est comme le fameux rocher de Sisyphe : quand on a fini, il faut repartir de zéro. «C’était un effort presque pour rien. Le lendemain, tout est pollué de nouveau. C’est possible de rendre un village propre mais pas une ville. Là, il faut les moyens de l’Etat, mais au-delà des résultats, il y a un côté pédagogique très intéressant.» C’est ce que cet homme versé dans le mouvement associatif appelle l’éveil écologique.
Pas le moindre centime de subvention
N’ayant jamais reçu le moindre centime de subvention des pouvoirs publics, l’association se finance toute seule, ne comptant que sur ses propres moyens qui sont ceux de ses membres. «L’administration, c’est trop compliqué. On ne compte pas sur elle», explique Brahim Djabri avec un sourire. Par exemple, le projet de théâtre de verdure a été évalué par un architecte immobilier à 400 millions de centimes. «Grâce au bénévolat, il nous a coûté 4 fois moins cher», dit-il fièrement.
Tout le monde y a mis du sien et chacun a apporté sa petite pierre à l’édifice. Les particuliers comme les entrepreneurs. «Nous avons implanté notre propre ligne électrique avec six poteaux d’éclairage public récupérés auprès de l’APC», relate Brahim pour expliquer cette volonté de ne compter que sur soi. Mitoyenne du théâtre de verdure, une aire de jeu a été agrandie petit à petit selon les moyens du bord.
Aujourd’hui, c’est un stade de foot qui fait près de 40 mètres de largeur sur 70 de longueur. Cerise sur le gâteau, les jours de spectacle, il sert de parking. Avec sa pièce de théâtre intitulée Thaberwit, une satire sociale qui pourfend la bureaucratie au sein de l’administration, la troupe théâtrale de l’association a entamé, il y a deux ans, une grande tournée qui l’a menée dans une vingtaine de villages kabyles. «Nous avons commencé dans un petit gourbi, aujourd’hui nous nous produisons dans ce beau cadre», dit Hamid, forestier de son état et membre de la troupe.
Le théâtre est déjà exigu. Une assistance, évaluée entre 1200 à 1500 personnes, en majorité des familles avec leurs enfants, vient assister à chaque spectacle. Par manque de places, beaucoup de gens doivent rester debout. Le jour de l’inauguration, le spectacle a été offert par le chanteur kabyle Zayen, accompagné d’un chanteur romain du nom de Marnain. Pour un théâtre romain construit par des Kabyles, ça tombait sous le sens.
«Nous avons fait trois nuits théâtrales avec entrée gratuite pour faire appel aux dons. Il reste encore beaucoup de choses à faire. Des sièges en bois pour les gradins, une loge pour les comédiens, des toilettes et quelques extensions par ici, par là», déclare Brahim qui avoue au passage que, depuis le premier spectacle, des propositions affluent de la part de chanteurs ou de troupes théâtrales pour se produire à Ath Aïssa.        
Djamel Alilat
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Message  laic-aokas Lun 17 Juil - 20:27

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