Béjaïa : Journée nationale de l’artisan
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Béjaïa : Journée nationale de l’artisan
Béjaïa : Journée nationale de l’artisan
Un événement passé sous silenceComme chaque année, le monde de l’artisanat célèbre sa journée nationale coïncidant avec le 09 novembre, pour l’édition de cette année, nous nous sommes rapprochés de la Chambre de l’artisanat et des métiers de Béjaïa pour en couvrir l’événement mais, surprise, la CAM, située à Sidi Ali Lebhar, non loin de l’aéroport de la ville et en plein milieu d’une nouvelle cité populaire, était vide ce jour-là. Portes fermées sans affichage ni signalisation, nous avons eu l’impression d’avoir affaire à un immeuble désert, si ce n’étaient deux magasins qui étaient ouverts et qui attendaient, avec impatience, la visite du public, totalement absent ce jour-là. La sympathique personne qui nous a reçu dans le hall d’entrée nous a tout de suite informé de l’absence de tout événement ou exposition. Le directeur de la CAM, étant absent, nous n’avons pu avoir d’explications sur l’inexistence de la célébration d’une journée aussi importante pour le monde artisanal et pour la société elle-même, puisque les artisans sont issus de toutes les catégories sociales. Avec difficultés, nous avons appris qu’une célébration avait été organisée à la Maison de l’artisanat d’Aokas. Renseignements pris, l’événement fut un grand ratage, puisque l’information n’a pas circulé et le public n’a, donc, pas été informé. Il nous a été impossible d’obtenir une quelconque information à la Chambre de l’artisanat. Pas d’affiches, pas de dépliants, pas de revues, pas de page web. La Chambre, pourtant récemment inaugurée par la ministre de l’Artisanat, ne semble pas fonctionner. Depuis l’organisation du Salon national du bois, qui s’est déroulé fin octobre dernier, aucun autre événement n’a été programmé. Selon les employés rencontrés sur place, aucun événement n’est prévu avant le printemps prochain. Pas de Salon local, pas d’exposition saisonnière, ni sur les figues ni sur les olives ni sur rien d’autre, apparemment. Nous sommes repartis une deuxième fois à la CAM, hier, mercredi, dans l’espoir d’avoir quelques explications sur l’état d’inertie de la Chambre, là encore, nous n’avons pas eu de chance, puisque le directeur n’était pas non plus présent, et personne d’autre ne pouvait nous renseigner. Il y a bien une chargée de la communication à la CAM, une dame charmante et accueillante, mais là encore, impossible d’obtenir des informations qu’elle ne semblait pas détenir. Seul le directeur de la CAM serait en mesure de nous donner les informations que nous cherchions. Il est quand même anormal qu’une journée aussi importante que la Journée nationale de l’artisanat ne soit pas célébrée par une institution, dont la raison d’être est d’aider l’artisan et développer l’artisanat. Si les organismes qui sont en charge d’un secteur aussi sensible ne prennent pas la peine d’honorer l’artisan, celui-là même qui est au cœur des métiers de base, à quoi bon dépenser autant d’argent pour construire de belles bâtisses, assurer des salaires à un personnel, somme toutes, nombreux ? Le secteur des petits métiers mériterait plus de considération. Les personnes travaillant avec leurs mains, avec des moyens dérisoires, dans des conditions souvent déplorables et qui font de la résistance face à l’appel du gain facile, du commerce de bazar et des trafics en tous genres, méritent d’être mieux respectées. Elles sont non seulement utiles pour les ménages et pour la société en général, mais elles sont aussi les vecteurs de la transmission de traditions ancestrales, à l’exemple des sculpteurs de bois, des fabricants de bijoux traditionnels, des agriculteurs et cultivateurs, des artistes peintres,… Nous les voyons chaque jour autour de nous travaillant dans des conditions lamentables, alors que la CAM a les moyens de leur venir en aide. Combien de mains travaillent dans l’ombre pour gagner les moyens de subsistance, qui se battent pour se procurer les matériaux de base, de trouver des outils de travail et de placer leurs œuvres sur le marché. Nous les connaissons : ces deux frères qui fabriquent à même le trottoir, les filets de pêche, ce vieux monsieur qui fait de la peinture sur la place Gueydon, de cet autre qui restaure les vieux tableaux. Nous les connaissons ses sculpteurs de bois, ces fabricants de bateaux miniatures et ses dessinateurs sur papier, sans même avoir les moyens de se payer des toiles ou d’en assurer l’encadrement. Ces personnes sont précieuses pour la société qui n’a pas le droit de les abandonner, et encore moins de les mépriser. En nous rapprochons de la CAM, nous espérions aussi trouver des informations sur le statut de l’artisan, sur les conditions d’obtention de la carte de membre de la Chambre, sur les avantages fiscaux, sur les aides de l’Etat,… Mais aucune de ces informations ne semble être disponible. Nous nous demandons où partent les budgets alloués par l’Etat chaque année. L’information est la moindre des choses qu’il faudra mettre à la disposition des artisans et du public. Espérons que la direction de la CAM se ressaisisse et qu’elle se mette réellement au service de celui qui justifie son existence : l’artisan. Existe-t-il un calendrier non encore communiqué ? Y a-t-il un programme d’action non encore rendu public ? Quelqu’un pourrait-il nous en informer ?
N. Si Yani
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Date d'inscription : 09/07/2008
Re: Béjaïa : Journée nationale de l’artisan
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Azul- Nombre de messages : 29983
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