Le Portail des Hommes Libres
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le Deal du moment : -50%
-50% Baskets Nike Air Huarache
Voir le deal
64.99 €

Portrait Kamel Dine Fekhar : du FFS au combat pour l’autonomie du M’Zab

Aller en bas

Portrait Kamel Dine Fekhar : du FFS au combat pour l’autonomie du M’Zab  Empty Portrait Kamel Dine Fekhar : du FFS au combat pour l’autonomie du M’Zab

Message  moi Dim 2 Fév - 13:01

Un saroual plissé traditionnel, une veste couleur claire qui cache un polo léger, Kamel Dine Kekhar est un Mozabite du 21e siècle. La calotte vissée sur la tête est portée par le militant comme l'étendard d'une culture qu'il estime en danger. « Nous sommes près de 300.000 Mozabites aujourd’hui. Une minorité ! Et si ça continue comme ça, on risque de disparaître », s’alarme-t-il à l’évocation des derniers affrontements entre Arabes et Mozabites qui ont duré près d’un mois.

Ces violences qui se sont propagées de Guerrara à Berriane en passant par la ville de Ghardaïa et qui ont fait au moins deux morts et plusieurs dizaines de blessés, il a été le premier à les médiatiser et les dénoncer à travers la presse et surtout via les réseaux sociaux. Chose qui lui a valu, dernièrement, quelques surnoms très peu flatteurs et de nombreuses insultes. Mais peut-on réduire l’homme à un simple élément perturbateur cherchant à semer la zizanie et la division dans la vallée du M’Zab ? Son parcours pourrait donner aux curieux et à ses détracteurs quelques éléments de réponses.

Le FFS, sa grande désillusion…

En fait, ce n’est pas la première fois que Kamel Dine Fekhar fait parler de lui. Et cela sans forcément le vouloir. Le quadragénaire s’est d’abord fait connaître en tant que militant et responsable de la fédération du FFS de Ghardaïa. Pourtant, rien ne prédestinait le simple médecin qu’il était à une carrière politique. « En 1997, les notables ont commis l’erreur de faire appel à moi en tant qu'observateur pour encadrer la liste indépendante (lors des municipales). J’étais médecin et je pense que mon nom leur a plu. C’était pour le décor », se souvient-il avant d’ajouter sur un ton ironique : « Ils ont certainement regretté depuis ».

Cette très courte expérience le forge. « 1997, c’était l’année de la grande fraude électorale. Je me suis rendu compte que c’était une mascarade. Cela m’a dégoûté », dit-il. Sauf que Kamel Dine Fekhar prend alors goût à la politique. A travers la télévision nationale, il découvre le discours « rebelle » des élus du FFS à l’APN et il en est rapidement séduit. En 1998, il devient le responsable de la fédération du parti. Sur le terrain, l’homme est actif et essaie de mobiliser les jeunes. Il tente de les convaincre de s’intéresser à la politique mais pas sous la houlette des représentants traditionnels ou officiels de la société mozabites. Des personnes qui sont, selon lui, choisies et nommées par le pouvoir. Dix ans après, les désillusions quant au parti sont aussi grandes que ses espoirs du début. « Le siège de la fédération a été attaqué (en 2010). On est parti pour déposer plainte. Nous avons découvert que la fédération a été dissoute par le parti », raconte-t-il. Fekhar décide de claquer les portes. « Au FFS, il y avait un discours pour les militants et un traitement sous la table avec le pouvoir », regrette-t-il.

À la LADDH, son intransigeance !

Mais avant de quitter le FFS, Kamel Dine Fekhar avait milité également pour les droits de l’homme. En 2004, il crée un bureau local de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH). Une organisation qui était très proche du FFS. En 2013, et avec d’autres cadres de la ligue, il rend public une déclaration dénonçant la « gestion opaque des finances de la LADDH ». « Ce serait dommage que des militants acceptent que des responsables jouent avec l’argent de la ligue. Ça deviendra une Camorra ou une sorte de tribu, où les gens peuvent se tromper sans se soucier des conséquences », expliquait-il dans un entretien accordé à TSA.

En réponse à une question sur d’éventuelles sanctions de la direction contre les membres dénonciateurs de l’association, il s'est montré catégorique : « J’ai quitté le FFS dès que j’ai constaté que le parti avait passé un deal avec le pouvoir. Et s’il n’y avait pas d’autres militants à la LADDH qui avaient approuvé la démarche et le soutien de Me Ali Yahia Abdenour, j’aurais démissionné. Je ne suis pas obligé de travailler dans l’opacité ». Kamel Dine Fekhar fait désormais partie de l'aile de la LADDH dirigée par Saleh Debouz qui conteste Noureddine Benissad.

Autonomiste mais pas séparatiste !

Mais plus qu’un défenseur des droits de l’homme à l’intégrité reconnue, Kamel Dine Fekhar est tout d’abord un militant de la « cause » mozabite. « Il n’y a aucune contradiction avec mon engagement dans la défense des droits de l’homme et le fait que je sois Mozabite. L’identité fait partie des droits de l’homme », se défend-il. Kamel Dine Fekhar est convaincu que sa communauté est victime d’une guerre menée par tout un système politique et en donne pour preuve les dépassements de la police contre les Mozabites. La solution ? « Le changement de ce pouvoir et l’instauration d’un État de droit qui applique les lois de la République », affirme-t-il.

L’idée d’une autonomie du M’Zab n’est pas à exclure, selon lui. « Nous sommes en train de perdre nos terrains, nos spécificités, notre culture. On n’enseigne pas notre langue et notre rite à l’école. Nous n’avons pas de télévision sur laquelle on peut s’exprimer alors que nous sommes des Algériens à part entière ! », lâche-t-il.

Pour lui, l’autonomie est « un droit » dès lors où « l'identité est en danger ». Mais il y a une confusion générale autour de la question de l’autonomie, insiste-t-il. « C’est la gestion des affaires internes de la région. On a des spécificités qu’on veut sauvegarder. L’autonomie n’est pas l’indépendance », argumente le militant.

Après avoir été emprisonné à plusieurs reprises et suspendu de son travail pendant dix ans, Kamel Dine Fekhar reste inébranlable. « Je ne me sens pas plus en danger que tous les Algériens. Je suis un militant qui reste convaincu par son combat ! », assure-t-il.
moi
moi

Nombre de messages : 8775
Date d'inscription : 30/01/2009

Revenir en haut Aller en bas

Portrait Kamel Dine Fekhar : du FFS au combat pour l’autonomie du M’Zab  Empty Re: Portrait Kamel Dine Fekhar : du FFS au combat pour l’autonomie du M’Zab

Message  moi Dim 2 Fév - 13:02

http://www.tsa-algerie.com/actualite/item/4453-portrait-kamel-dine-fekhar-du-ffs-au-combat-pour-l-autonomie-du-m-zab
moi
moi

Nombre de messages : 8775
Date d'inscription : 30/01/2009

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum