Notre mercredi poètique avec Rabah Djabri: LA LEGENDE DU TRITONIDE
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Notre mercredi poètique avec Rabah Djabri: LA LEGENDE DU TRITONIDE
Le jeune écrivain et poète Rabah Djabri, auteur notamment de « La suie Blanche » et de « Les moulins », nous rend visite avec ce superbe poème qui met l’accent sur la mystique de notre culture, qui plonge très loin dans le passé, jusque là où l’histoire et les mythes interférent, pour nous pêcher miraculeusement dans ce bassin méditerranéen où jouent des enfants aux yeux noirs ,où il y’a 3 continents et des siècles d’histoire, où il y’a un bel été qui ne craint pas l’automne – pour reprendre notre voisin le métèque grec- , des arguments peuplés de mythes et de légendes qui trimballent dans l’éternité, comme à la queue de comète, notre immuable réalité en tant que peuple africain et Méditerranéen qui a transcendé par-dessus les invasions.
Le ciel s’alourdit de pensées au-dessus de toutes les lois,
Regardez son bleu, écoutez se confesser les bois,
Levez-vous ! Partez là où les origines attendent,
Face au front de l’histoire, face aux vents des légendes,
Dans la nuit, l’océan s’endort, rêveur, sous les étoiles,
Soleil qui dans les mers se noie, couleurs qui se voilent,
De l’oasis de Siwa jusqu’à l’Atlantide perdue,
L’histoire naquit, dans les montagnes, la neige fondue,
Sur ces vastes feuilles sablées du désert,
Commencent à pleuvoir des mots en pierre,
Traces de pieds qui se suivent et s’entassent,
Souffle qui tatoue le temps des moments qui passent.
Ö chercheur de sa raison, toi mendiant,
Est-ce Thétys, fille d’Ouranos et femme d’Océan
Qui fait de toi un inconnu sur tes propres terres
En éloignant de toi l’horizon par de-là les mers ?
Es-tu de ces venus de l’Est qui chassaient le lièvre,
Agriculteurs et éleveurs d’ovins, moutons et chèvres ?
As-tu dessiné sur les œufs d’autruches des figurines ?
Hommages et idoles, crois-tu aux voies divines ?
Anzar[1] vous a punis quand la princesse a refusé sa liaison,
Furieux, il transforma en été toutes les autres saisons,
Il a fallu fuir la sécheresse, partir vers le Nord,
Guerriers de cuivre, là-bas vous serrez les Maures,
Gaia prend l’offrande qu’elle disperse,
Regarde, cherche, es-tu un Perse,
Un Arménien ou un Mède venu avec Hercule
Mêler son sang à celui d’un Libyen ou d’un Gétule ?
As-tu vu Phraoh venir de l’Est traînant ses guêtres,
Le Djurdjura et ses terres, le tout planté de cèdres ?
Assis, tu admirais, de l’œuvre, ce marécage,
Est-ce le rêve du géant ou simplement un mirage ?
Toute fois, tu écoutais Goliath parler à son fils,
D’un mystérieux héritage, est-ce son édifice ?
Ifricos a-t-il pris soin de ce qu’on lui confia,
Pour que, depuis, on la baptisa « Ifriqiya » ?
Après tout n’êtes-vous pas les aïeux de l’humanité ?
Toi et tes confrères, les seuls témoins de l’Antiquité ?
Que vois-tu dans ce monde frais ? Dis-moi !
Sur les montagnes, dans les cieux d’autrefois ?
Je vois Triton tirer, dans la mer, le char des Dieux,
L’azur bleu, je sens, autour de moi, l’âme des lieux,
L’âme d’une patrie, ma patrie et la votre, demain,
Ecoutez-moi, je vous raconte l’origine, être humain,
Lebu, Tehenu, Temehu, Meshwesh ou Mazices[2],
Ainsi différaient ses noms au temps d’Isis,
Terre qui rime avec mère, ô berceau,
Beaucoup de sang coulera dans vos vaisseaux,
Pour le ciel nos yeux la quittent et se mettent à chercher,
A lire, entre ses lignes infinies, les mystères cachés,
Dans ce livre, des feuilles allongées que le temps fana,
Les premières gravures étaient du Tifina(gh)[3],
L’encre fond du ciel, les mots seuls se mettent à les orner,
Et à chaque fois, une douce brise vient les tourner,
Ma main ne le touche pas, ce fabuleux bouquin des ères,
Ombre, témoin de toutes réalités, belles ou amères,
Je ne peux écrire comme sur les pierres ou mentir,
Je ne peux changer ses textes, je ne peux que les lire,
Sachez que l’arbre verra partir, en l’air, ses branches
Aussi loin que les racines aillent, et ces feuilles ne sont pas blanches,
C’est pourquoi je veux lire…
Ecoutez-moi !
Je vais raconter…
Le Tritonide[4]
Athéna, le trône sur la tête et entourée de l’Egide,
Leva sa main sur ses sœurs, reine du Tritonide,
Royaume d’olive, de moissons et de terres fertiles,
Domaine de braves femmes, de combattantes habiles,
Volontaires, les hommes léguèrent l’épée à leurs dames
Et vécurent tous en paix, loin des guerres infâmes,
Nit[5] veillait les nuits pour faire son homélie au ciel,
Admirait les étoiles et la vie défilait en lustres de miel,
Un jour, on vint perturber le flegme, suspendre un rite,
C’était les redoutables guerrières, filles d’Arès et d’Aphrodite,
Les champs fleurdelisés succombaient sous les armes,
Les Amazones ne laissaient, derrière, que morts et larmes,
L’affreux duel de femmes s’est déroulé sous ses yeux
Et après avoir fait l’impossible, la reine quitta les lieux,
Une étoile brilla au zénith et fit une fissure
Dans les nuages, sa lumière vint ôter la flétrissure,
[1] Dieu de la pluie dans la mythologie berbère.
[2] Noms donnés pendant l’antiquité égyptienne à l’immense territoire qui commence à l’ouest de l’Égypte, de la méditerranée au sud du Niger, de l’Atlantique au voisinage du Nil.
[3] Ancien dialecte berbère dela Numidie.
[4] Royaume matriarcal berbère, très ancien, gouverné par Athéna.
[5] Surnom d’Athéna.
Le ciel s’alourdit de pensées au-dessus de toutes les lois,
Regardez son bleu, écoutez se confesser les bois,
Levez-vous ! Partez là où les origines attendent,
Face au front de l’histoire, face aux vents des légendes,
Dans la nuit, l’océan s’endort, rêveur, sous les étoiles,
Soleil qui dans les mers se noie, couleurs qui se voilent,
De l’oasis de Siwa jusqu’à l’Atlantide perdue,
L’histoire naquit, dans les montagnes, la neige fondue,
Sur ces vastes feuilles sablées du désert,
Commencent à pleuvoir des mots en pierre,
Traces de pieds qui se suivent et s’entassent,
Souffle qui tatoue le temps des moments qui passent.
Ö chercheur de sa raison, toi mendiant,
Est-ce Thétys, fille d’Ouranos et femme d’Océan
Qui fait de toi un inconnu sur tes propres terres
En éloignant de toi l’horizon par de-là les mers ?
Es-tu de ces venus de l’Est qui chassaient le lièvre,
Agriculteurs et éleveurs d’ovins, moutons et chèvres ?
As-tu dessiné sur les œufs d’autruches des figurines ?
Hommages et idoles, crois-tu aux voies divines ?
Anzar[1] vous a punis quand la princesse a refusé sa liaison,
Furieux, il transforma en été toutes les autres saisons,
Il a fallu fuir la sécheresse, partir vers le Nord,
Guerriers de cuivre, là-bas vous serrez les Maures,
Gaia prend l’offrande qu’elle disperse,
Regarde, cherche, es-tu un Perse,
Un Arménien ou un Mède venu avec Hercule
Mêler son sang à celui d’un Libyen ou d’un Gétule ?
As-tu vu Phraoh venir de l’Est traînant ses guêtres,
Le Djurdjura et ses terres, le tout planté de cèdres ?
Assis, tu admirais, de l’œuvre, ce marécage,
Est-ce le rêve du géant ou simplement un mirage ?
Toute fois, tu écoutais Goliath parler à son fils,
D’un mystérieux héritage, est-ce son édifice ?
Ifricos a-t-il pris soin de ce qu’on lui confia,
Pour que, depuis, on la baptisa « Ifriqiya » ?
Après tout n’êtes-vous pas les aïeux de l’humanité ?
Toi et tes confrères, les seuls témoins de l’Antiquité ?
Que vois-tu dans ce monde frais ? Dis-moi !
Sur les montagnes, dans les cieux d’autrefois ?
Je vois Triton tirer, dans la mer, le char des Dieux,
L’azur bleu, je sens, autour de moi, l’âme des lieux,
L’âme d’une patrie, ma patrie et la votre, demain,
Ecoutez-moi, je vous raconte l’origine, être humain,
Lebu, Tehenu, Temehu, Meshwesh ou Mazices[2],
Ainsi différaient ses noms au temps d’Isis,
Terre qui rime avec mère, ô berceau,
Beaucoup de sang coulera dans vos vaisseaux,
Pour le ciel nos yeux la quittent et se mettent à chercher,
A lire, entre ses lignes infinies, les mystères cachés,
Dans ce livre, des feuilles allongées que le temps fana,
Les premières gravures étaient du Tifina(gh)[3],
L’encre fond du ciel, les mots seuls se mettent à les orner,
Et à chaque fois, une douce brise vient les tourner,
Ma main ne le touche pas, ce fabuleux bouquin des ères,
Ombre, témoin de toutes réalités, belles ou amères,
Je ne peux écrire comme sur les pierres ou mentir,
Je ne peux changer ses textes, je ne peux que les lire,
Sachez que l’arbre verra partir, en l’air, ses branches
Aussi loin que les racines aillent, et ces feuilles ne sont pas blanches,
C’est pourquoi je veux lire…
Ecoutez-moi !
Je vais raconter…
Le Tritonide[4]
Athéna, le trône sur la tête et entourée de l’Egide,
Leva sa main sur ses sœurs, reine du Tritonide,
Royaume d’olive, de moissons et de terres fertiles,
Domaine de braves femmes, de combattantes habiles,
Volontaires, les hommes léguèrent l’épée à leurs dames
Et vécurent tous en paix, loin des guerres infâmes,
Nit[5] veillait les nuits pour faire son homélie au ciel,
Admirait les étoiles et la vie défilait en lustres de miel,
Un jour, on vint perturber le flegme, suspendre un rite,
C’était les redoutables guerrières, filles d’Arès et d’Aphrodite,
Les champs fleurdelisés succombaient sous les armes,
Les Amazones ne laissaient, derrière, que morts et larmes,
L’affreux duel de femmes s’est déroulé sous ses yeux
Et après avoir fait l’impossible, la reine quitta les lieux,
Une étoile brilla au zénith et fit une fissure
Dans les nuages, sa lumière vint ôter la flétrissure,
[1] Dieu de la pluie dans la mythologie berbère.
[2] Noms donnés pendant l’antiquité égyptienne à l’immense territoire qui commence à l’ouest de l’Égypte, de la méditerranée au sud du Niger, de l’Atlantique au voisinage du Nil.
[3] Ancien dialecte berbère dela Numidie.
[4] Royaume matriarcal berbère, très ancien, gouverné par Athéna.
[5] Surnom d’Athéna.
Taremant.Ighil.Alemmas- Nombre de messages : 563
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Taremant.Ighil.Alemmas- Nombre de messages : 563
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