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L'écrivain Rachid Hitouche : «Le citoyen a de moins en moins de personnalité…»

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L'écrivain Rachid Hitouche : «Le citoyen a de moins en moins de personnalité…» Empty L'écrivain Rachid Hitouche : «Le citoyen a de moins en moins de personnalité…»

Message  Mhenni Sam 29 Sep - 20:12

Dans cet entretien, l'écrivain Rachid Hitouche répond à quelques questions relatives à ces derniers ouvrages et aux sujets qu'il y aborde.    


Parlez-nous de votre livre «Isegni» qui a bien été apprécié par les lecteurs ...



Il se trouve que « Isegni » est aussi mon prénom, pour ceux et celles qui ne le savent pas. Dans la république à laquelle j’aspire c’est celui-là. En ce qui concerne le livre en lui-même, je suis très content de savoir qu’il a obtenu l’appréciation de mes sœurs et frères Kabyles. J’avise par ailleurs que la première édition est épuisée, mon éditeur procèdera à une deuxième dès cette rentrée, si tout se passe bien évidemment.  


Son édition avait connu certaines perturbations. Peut-on connaître la cause ?



Pas aussi grandes, elles relèvent d’un mauvais travail de mon premier éditeur. J’avais donc refusé de mettre le livre sur le marché. Pas plus que cela. La Langue Kabyle doit être valorisée à tous les niveaux à commencer par le livre qui est un support important. Le bricolage est terminé. Nous sommes tenus à aller de l’avant avec de belles choses.



À travers vos écrits, on a constaté que vous aimez toujours rester cet humaniste qui s'indigne de la situation chaotique du monde en général...

Peut-être, je n’en sais pas trop. Mais si vous le dites, cela m’honore et me touche profondément. C’est certainement vrai, ce qui se passe un peu partout dans le monde, et ce qu’endure le peuple Kabyle en particulier me renverse l’esprit et m’offusque. Souvent je me pose la question sur les dénis et les droits des peuples. La liberté et la démocratie dans lesquelles tout peuple puisse s’épanouir. La base de la société est tout simplement bafouée dans les droits les plus élémentaires. Nous assistons de nos jours à des piétinements des lois internationales par les régimes les plus rétrogrades à commencer par le régime algérien, alors que nombreux sont ceux qui ont paraphé ces mêmes textes de lois.  Comment voulez-vous ne pas s’indigner, comment voulez-vous garder le silence, rester indifférent devant des dépassements de tout genre ? Le citoyen a de moins en moins de personnalité. La dictature l’a tout bonnement réduit à un tube digestif.  L’injustice cavale, et le cas du jeune Marzouk Touati en est un exemple édifiant en la matière de dépassements.


Vous venez également de publier un autre livre intitulé « L’amour devant soi». Qu'est-ce que vous y traitez grosso-modo ?



Le livre en question traite grosso-modo votre troisième question. J’ai relevé le cas de la jeunesse Kabyle sur laquelle le régime algérien à sa tête Bouteflika, avait en juin 2001/2002 déversé toute sa haine, en usant d’armes lourdes et de balles explosives. Un crime contre l’humanité ayant fait des milliers de victimes dont 128 morts et des centaines de handicapés à vie. A ce jour les criminels vaquent à leur occupation comme si de rien n’était et aucun jugement n’a été rendu sur cette action des plus abjectes commise contre un peuple qui ne revendiquait que son doit d’exister en tant que tel.


Comment se sont déroulées les multiples rencontres littéraires que vous avez animées récemment ?


Je suis arrivé avec l’aide des amis à passer par les mailles du filet pour trois d’entre-elles, mais pour les autres, les démarches selon les organisateurs n’ont pu aboutir. J’apprends en fin que je suis interdit d’animation. (Rire) Isegni, fait peur quand il parle en Kabyle pour les Kabyles. Mes convictions politiques ont évidemment pesé sur ces interdictions. Toutefois, je reste disponible à sillonner toute la Kabylie, dans les villages les plus reculés, pour peu qu’on ne nous emmerde pas et qu’ils nous laissent converser, échanger même diverger avec nos frères et sœurs.



Quel est votre avis sur la plume de la jeune génération ?



La littérature a besoin d’un nouveau souffle, la jeune génération produit de très beaux romans et livres, elle a juste besoin de support pour aller de l’avant. Ce que les concernés doivent comprendre « éditeurs et sponsors kabyles » car la pouvoir ne donnera rien. Il est contre le savoir, il ne peut charger l’arme qui se retournera contre lui.


Après tant de livres écrits dans la langue de Molière, on croirait savoir que vous étiez sur le point de ficeler un roman en kabyle. Qu'en est-il du projet ?


Oui c’est juste. Et ils sont même deux à attendre pour être édités. « Amsebrid et D Aqvayli neɣ wi k-ilan ». Ceci dit, je n’abandonne pas d’écrire en français, il y a deux ou trois œuvres qui doivent voir le jour dont une « La Mutante » qui me tient vraiment à cœur. Puis surement, si mes jours se rallongent, je me consacrerai qu’à la littérature d’expression Kabyle.


Un dernier mot ?


Je n’aime pas trop les derniers mots, j’aime plus courir derrière le mot. Mais bon c’est la formule d’usage, je salue donc très fraternellement vos lecteurs et lectrices.



Entretien réalisé par : M. K.

Mhenni

Nombre de messages : 10
Date d'inscription : 02/10/2011

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